Samedi. Fin de journée sur Paris gris encore agité des dernières soldes à saisir. J’appelle mon ami Ismet-le-peintre qui réside à Istanbul. Il est en train de descendre Istiklal, grande artère piétonne de la ville au Bosphore. Il parle fort pour dominer le bruit de la foule mais l’appel à la prière d’une mosquée voisine parvient à couvrir sa voix.
Nous raccrochons mais Istanbul bruyante et vivante avec ses bruits et sa folie s’est engouffrée dans mon univers parisien … une envie de ne pas la perdre et (...)
L’incommunicabilité n’est pas un crime mais un composant inéluctable des relations humaines, nous avait déjà dépeint Nuri Bilge Ceylan dans ses précédents films. Et les mensonges, les non-dits, les arrangements immoraux, tout cet « hors-cadre » qui nous envahit,sont autant de barrières supplémentaires entre les êtres, nous conte-t-il dans Les Trois Singes.
Trois protagonistes donc, un mari, sa femme et leur fils, et un trouble-fête, homme politique en mal de réélection, évoluent dans des compromissions, (...)
Troisième long métrage de Nuri Bilge Ceylan, Uzak (Lointain) a créé la surprise en remportant le Grand Prix du Jury à Cannes. 21 ans après la Palme d’Or décernée à Yol (Yilmaz Güney), ce film vient consacrer l’œuvre d’un auteur qui porte à l’écran une sensibilité proprement turque.
Le film commence par un long plan-séquence : plongée en pleine matière anatolienne, bouquet de sensations brutes. Le ton est donné : ce sera celui de l’école buissonnière, du vagabondage de sensations en visages, d’odeurs en états (...)
Grand maître du cinéma turc contemporain, Nuri Bilge Ceylan sort son dernier film « Les Trois Singes » dans les salles obscures françaises après avoir été primé à Cannes au printemps dernier. L’équation est la suivante : a.X = b / A : Turquie / B : modernité européenne. Et si X était Nuri Bilge Ceylan ? Réflexions et remarques impromptues.
Partons d’Enis Batur, écrivain, improvisateur, essayiste, penseur et innovateur, chantre en langue turque d’une modernité avant tout européenne. Il avoue d’ailleurs sans (...)
Depuis plus de dix ans, Nuri Bilge Ceylan nous livre des morceaux de son âme troublée à travers des films qui citent avec brio Tarkovski, Bresson ou encore Bergman. Il est assurément un grand cinéaste qui, malgré la douce musique des récompenses internationales et l’intérêt grandissant de la critique, continue à faire évoluer son art grâce à un travail formel admirable. Les Trois Singes est un acte cinématographique essentiel dans l’œuvre de l’auteur : par l’utilisation du numérique - débutée avec Les (...)
Dans la prolongation du récent rapprochement entre la Turquie et l’Arménie, les cinéastes Eray Mert* et Guevork Nazarian tournent actuellement une love story entre un garçon turc et une jeune fille arménienne tombés amoureux après s’être rencontrés virtuellement sur internet.
Intitulé « Arax », le documentaire, sponsorisé par le Turkish-Armenian Business Development Council (TABDC), Armenian Marketing Association (AMA) et l’ambassade des États Unis à Ankara, aura pour toile de fond la fonte des neiges (...)
A tragicomedy, the film also narrates the story of a sultan who never lived in reality. Screenwriter and director Gani Müjde emphasizes that “Osmanlı Cumhuriyeti” was never intended to be disrespectful to Atatürk.
“I have roots both in the Ottoman Empire and in the republic. How can I dare to disparage it?” says Müjde, who also raises strong objections to prejudices about Ottoman sultans.
The director notes that he does not accept the official version of Turkish history. “It is a great insult to (...)
Quand le mot « génocide » a été prononcé, quelques spectateurs ont quitté la salle de cinéma du Centre culturel français, à Istanbul. Tous les autres sont restés pour découvrir le documentaire de Serge Avédikian, réalisateur français d’origine arménienne, qui a filmé son retour dans le village natal de son grand-père, déporté en 1915.
Dans l’ouest de la Turquie, Sölöz est aujourd’hui peuplé par des Slaves islamisés qui y ont échoué lors des échanges de population forcés avec la Grèce en 1923. Du génocide, ils (...)
À l’échelle du temps humain, nous les artistes, qui habitons ici et ailleurs, devons réhabiliter la fraternité oubliée. À nous créateurs, de montrer l’exemple, de travailler les uns avec lesautres. Sans oublier hier, c’est un appel aujourd’hui, pour demain.
Deux pays où je ne peux pas aller en touriste. L’Arménie et la Turquie. Citoyen français, je voyage souvent vers la République d’Arménie, où je suis né et vers la Turquie d’aujourd’hui où mes ancêtres ont vu le jour. Nous sommes partis, à des moments (...)
« J’espère qu’un jour, un président, ou un premier ministre, dépassera, outrepassera la realpolitik pour faire du passé quelque chose de positif. Mais pas comme une brèche ouverte. En fait, je pense que ce qui ne va pas, globalement, c’est que nous les Arméniens, sommes surinformés sur notre histoire. Nous avons une approche presque monomaniaque face à notre histoire, parce qu’il y a un manque, il y a une injustice. Par contre, côté turc, je pense qu’il y a un manque d’information, un manque de clarté, (...)
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