Faculté de droit de l’Université Paris Descartes, Centre de recherches Maurice Hauriou, en collaboration avec le Centre culturel « ANATOLIE » de Paris organise la neuvième table ronde sur le thème :
La Turquie et l’Europe
La laïcité en France et en Turquie : les enjeux et les défis
Lundi 2 mars 2015 - de 14h à 20h30
Sous la double présidence de monsieur Michel DEGOFFE, professeur agrégé de droit public, directeur du Centre Maurice HAURIOU,
et de monsieur (...)
Constitutionnaliste réputé, Ibrahim Kaboğlu est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Marmara, à Istanbul. Avocat au barreau d’Istanbul, ancien président du Conseil consultatif des droits de l’homme, il est aussi, depuis des années, une figure de la société civile turque, théoricien et praticien des droits de l’homme et de la citoyenneté, dans les champs des libertés d’association et d’expression , du droit à l’environnement et des droits sociaux. A l’occasion de son séjour à l’IEP de (...)
À quoi sert Atatürk dans la Turquie d’aujourd’hui ?
Un tel culte de la personnalité, une telle langue de bois sont étonnants dans un pays qui n’est pas une dictature. Mais la république de Turquie est un État autoritaire contrôlé par l’armée, où s’exerce une coercition avec la complicité d’une grande partie des citoyens, grâce à l’efficacité du discours idéologique, véhiculé notamment par l’école. Le culte d’Atatürk est justement la clé du système coercitif. Il est effectivement un bouclier que l’on oppose comme (...)
Dans un éditorial précédent : « La Turquie est-elle une démocratie ? » nous avions évoqué la dévotion dont est l’objet Atatürk et l’élévation de l’ataturquisme au niveau d’une religion par les kémalistes. Ce texte publié initialement en 2002 dont voici une première livraison, vient étayer cette thèse avec des citations de la presse turque des années 90. Vingt ans plus tard, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre après le « règne » de l’AKP le culte a été préservé et son « clergé », constitué par l’armée, (...)
La précédente « esquisse » traitait de l’usage public de la prière comme signe politique de la part de certains gouvernants connus comme « laïcs » ou se présentant comme tels.
Ce qui caractérise la période que j’étudie est – avec bien sûr la guerre au Kurdistan – la controverse sur le rôle et la place de la religion dans la sphère politique. Le paroxysme en est l’intervention de l’armée de février à juin 1997.
En février 1997 donc, plus que jamais, l’armée se pose, s’affirme, se revendique comme « la (...)
La répression qui s’opère sous nos yeux en Turquie m’enrage. Dans Le Monde du 3 novembre 2011, Guillaume Perrier écrivait : « Cette offensive menée au nom de la lutte contre le terrorisme s’inscrit dans une tradition judiciaire tenace » ; il citait le correspondant turc de Reporters sans frontières, Erol Önderoglu, qui estime que rien ou presque n’a changé dans la politique répressive de la Turquie, depuis la grande époque « où l’état-major dictait la ligne », c’est-à-dire avant 2002.
Il nous appartient (...)
Quelque chose bouge en Turquie. De plus en plus d’artistes sont poursuivis pour obscénité ou blasphème. Signe qu’ils ont décidé de ne plus s’autocensurer.
L’actrice turque Serra Yilmaz ne décolère pas. Elle fulmine contre ce chroniqueur qui propose d’imposer à ceux qui n’adoptent pas les normes musulmanes de vivre dans des « zones spéciales ».
« Ce Monsieur veut nous cantonner dans des ghettos, symboles de décadence et de dépravation ! Ici à Cihangir, au cœur d’Istanbul, la movida stambouliote est intense. (...)
Des chars qui défilent dans une banlieue islamiste. Un maire sanctionné pour avoir traité de haut les cérémonies d’hommage à Atatürk, un autre humilié par le commandant de garnison, le maire d’Istanbul enfin condamné et incarcéré... Quel contraste avec la situation actuelle ! Nous sommes à l’époque du Refahyol, cette coalition menée par le parti islamiste Refah (RP) et le Dogru Yol Partisi (DYP) entre juin 1996 et juin 1997. La situation est bien différente de celle que connaît la Turquie actuelle : en (...)
La femme en noir et son ombre blanche
A propos de la fête de Newroz-Nevruz, j’évoquais la manière dont les femmes se revêtent de costumes traditionnels aux couleurs du drapeau kurde (vert, rouge et jaune) ; ces femmes sont des drapeaux. Le port d’un tel vêtement, lorsqu’il est le fait d’un groupe, transforme la fête en manifestation revendicative. Le signe adressé au public est fortement perçu puisque la couverture médiatique en est transformée ; les photo-reporters sont à l’affût de ce genre de (...)
Frontière. Tel est le mot, la réalité ou l’idée qui travaille aujourd’hui, de façon secrète mais puissante, le monde dans lequel nous sommes en train de glisser. C’est la mutation de cette idée de frontière sur laquelle s’articulent nombre des enjeux auxquels l’actualité nous confronte ces derniers temps. Quant aux choix que nous ferons, ce seront des choix de frontières.
« Qui veut décrypter le nouvel ordre géopolitique, doit donc saisir cette dimension essentielle : vues du ciel, les frontières (...)