Les résultats des législatives du 7 juin ont été salués par de nombreux observateurs internationaux et par des millions de Turcs comme un sérieux revers pour le Président Erdoğan. Celui-ci avait fait de ce scrutin un référendum autour de sa personne et souhaitait obtenir au moins 330 sièges (sur 550) pour son parti AKP, ce qui lui aurait permis de modifier la Constitution pour remplacer le système parlementaire actuel par un système présidentiel. Non seulement l’AKP n’a pas obtenu les 330 sièges, mais (...)
En Turquie, après les élections législatives, tout le monde pense à un scénario catastrophe : un retour de la « sale guerre ».
« Le processus de paix avec les Kurdes, c’est probablement fichu. Voilà le résultat des législatives du 7 juin », déclare Akin Özcer qui, dit-il, a « voté pour l’AKP [Parti de la Justice et du développement, islamo-conservateur] car c’est la seule solution pour l’avenir démocratique du pays ». « Le seul qui pouvait réunir tout le monde autour de la table, et parvenir à un accord avec (...)
Ils ne veulent être ni les instruments de la mondialisation, ni des pions dans un combat identitaire. C’est l’émergence d’une population préoccupée par des valeurs morales, d’acteurs sociaux non liés à une structure de pouvoir. Et c’est ainsi que Gezi est devenu rapidement un mouvement œcuménique, conforme au message clamé lors des obsèques de Hrant Dink.
[Ce texte est destiné à une manifestation toulousaine, « La Turquie de Gezi Parkı. Quatre jours pour comprendre le soulèvement populaire du printemps (...)
Jusqu’ici le Premier ministre turc a montré qu’il était un tacticien hors pair qui savait retourner les situations à son avantage. Avec le drame de la mine de Soma, qui a fait plus de 300 morts, cela va lui être un peu plus difficile.
Malgré les trois jours de deuil national décrétés par le gouvernement, ni les mots, ni les gestes du Premier ministre turc ne sont à la hauteur du drame de la mine de Soma - au moins 301 morts, des dizaines de blessés. Au contraire, l’attitude du Premier ministre a (...)
On connaît tous cette citation attribuée à Golda Meir : « Moïse nous a amenés dans le seul coin du Moyen-Orient où il n’y a pas une goutte de pétrole ». Elle avait raison. Pourtant depuis que l’on a découvert de très importants gisements de gaz naturel au large des côtes d’Israël en 2010, les choses ont bien changé. Et justement ce gaz naturel israélien est susceptible de devenir un facteur déterminant dans les relations entre la Turquie et Israël.
1. Avant l’arrivée d’Erdoğan : des intérêts convergents (...)
Économiste et politologue, Ahmet Insel enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’Université de Galatasaray à Istanbul. Il est l’un des fondateurs de la maison d’édition Iletişim, qui publie depuis 1992 les œuvres d’Orhan Pamuk. Il est entre autres l’auteur, avec Michel Marian, de Dialogue sur le tabou arménien (Paris, Liana Levi, 2009)
Allan Kaval, qui a réalisé cet entretien, est journaliste indépendant.
La lutte pour le pouvoir
Quelle est l’histoire des relations entre l’AKP et le (...)
En Turquie, la victoire du Parti pour la justice et le développement (AKP) aux élections municipales du 30 mars représente un succès personnel pour son leader, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Ce dernier avait choisi de politiser le scrutin en utilisant des thèmes nationalistes. Mais cette stratégie le met en porte-à-faux avec les Kurdes, dont il recherche les soutiens pour la prochaine élection présidentielle.
La stratégie offensive du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan lors de la (...)
A une semaine des élections municipales du 30 mars, un calme trompeur règne sur la Turquie. Les différents camps, surtout les opposants de l’AKP, parti au pouvoir, font appel à la vigilance de leurs militants et sympathisants pour retenir leur élan. Mais les violences peuvent reprendre à tout moment. Cette fois-ci, nous serons loin de la révolte émouvante de la jeunesse de juin dernier, car des provocateurs et des casseurs sont aussi présents.
Erdoğan, le premier ministre, lui, n’a aucune retenue. (...)
Les élections municipales auront lieu le 30 mars, dans un climat de crise politique. L’autorité du Parti de la justice et du développement (AKP) est mise en cause par les révélations sur la corruption, auxquelles le premier ministre répond par l’autoritarisme et la suspension de Twitter. Mais les batailles locales se déroulent parfois selon des lignes de clivage particulières, et à Ankara, la capitale, la gauche s’allie à l’extrême droite tandis que le candidat de l’AKP est maire depuis 1994, mais sous (...)
Une liste comptant un tiers de personnes d’origine turque est contestée par une partie de la communauté, sur fond de déchirements liés au raidissement du pouvoir d’Erdoğan et aux questions de société en France.
« Je suis un enfant d’ailleurs mais citoyen d’ici », déclare tout de go Tuncer Sağlamer dans sa permanence strasbourgeoise. Débarqué de Turquie à l’âge de 6 ans, cet agent immobilier de 44 ans, fils de maçon, se présente comme un « Français issu de la diversité, produit de l’école de la République, (...)
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