En Turquie, après les élections législatives, tout le monde pense à un scénario catastrophe : un retour de la « sale guerre ».
« Le processus de paix avec les Kurdes, c’est probablement fichu. Voilà le résultat des législatives du 7 juin », déclare Akin Özcer qui, dit-il, a « voté pour l’AKP [Parti de la Justice et du développement, islamo-conservateur] car c’est la seule solution pour l’avenir démocratique du pays ». « Le seul qui pouvait réunir tout le monde autour de la table, et parvenir à un accord avec (...)
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Ali Kazancigil, politologue, il a enseigné à la Middle East Technical University (Ankara), dirigé les programmes des sciences sociales et humaines de l’Unesco et il est actuellement codirecteur de la revue de géopolitique Anatoli : De l’Adriatique à la Caspienne (CNRS Editions). Il a notamment dirigé l’ouvrage La Turquie, d’une révolution à l’autre, Fayard, 2013.
Marc Pierini est aujourd’hui chercheur visiteur à Carnegie Europe à Bruxelles. Diplomate de carrière de l’Union européenne jusqu’en (...)
Économiste et politologue, Ahmet Insel enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’Université de Galatasaray à Istanbul. Il est l’un des fondateurs de la maison d’édition Iletişim, qui publie depuis 1992 les œuvres d’Orhan Pamuk. Il est entre autres l’auteur, avec Michel Marian, de Dialogue sur le tabou arménien (Paris, Liana Levi, 2009)
Allan Kaval, qui a réalisé cet entretien, est journaliste indépendant.
La lutte pour le pouvoir
Quelle est l’histoire des relations entre l’AKP et le (...)
En Turquie, la victoire du Parti pour la justice et le développement (AKP) aux élections municipales du 30 mars représente un succès personnel pour son leader, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan. Ce dernier avait choisi de politiser le scrutin en utilisant des thèmes nationalistes. Mais cette stratégie le met en porte-à-faux avec les Kurdes, dont il recherche les soutiens pour la prochaine élection présidentielle.
La stratégie offensive du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan lors de la (...)
A une semaine des élections municipales du 30 mars, un calme trompeur règne sur la Turquie. Les différents camps, surtout les opposants de l’AKP, parti au pouvoir, font appel à la vigilance de leurs militants et sympathisants pour retenir leur élan. Mais les violences peuvent reprendre à tout moment. Cette fois-ci, nous serons loin de la révolte émouvante de la jeunesse de juin dernier, car des provocateurs et des casseurs sont aussi présents.
Erdoğan, le premier ministre, lui, n’a aucune retenue. (...)
Les élections municipales auront lieu le 30 mars, dans un climat de crise politique. L’autorité du Parti de la justice et du développement (AKP) est mise en cause par les révélations sur la corruption, auxquelles le premier ministre répond par l’autoritarisme et la suspension de Twitter. Mais les batailles locales se déroulent parfois selon des lignes de clivage particulières, et à Ankara, la capitale, la gauche s’allie à l’extrême droite tandis que le candidat de l’AKP est maire depuis 1994, mais sous (...)
Une liste comptant un tiers de personnes d’origine turque est contestée par une partie de la communauté, sur fond de déchirements liés au raidissement du pouvoir d’Erdoğan et aux questions de société en France.
« Je suis un enfant d’ailleurs mais citoyen d’ici », déclare tout de go Tuncer Sağlamer dans sa permanence strasbourgeoise. Débarqué de Turquie à l’âge de 6 ans, cet agent immobilier de 44 ans, fils de maçon, se présente comme un « Français issu de la diversité, produit de l’école de la République, (...)
La loi controversée renforçant le contrôle de l’État sur Internet est entrée en vigueur en Turquie. Quelques jours plus tôt, les députés turcs ont adopté un projet de loi destiné à renforcer le contrôle du gouvernement sur les nominations de magistrats. Ces dernières mesures sont-elles une nouvelle expression de la dérive autoritaire du gouvernement turc ? Éclaircissements de Didier Billion, Directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de la Turquie.
JOL (...)
On nous reproche ces derniers temps de prendre parti, disons de pencher un peu trop nettement, pour l’un des deux candidats à ces élections présidentielles.
Nicolas Sarkozy vient de nous enlever définitivement toute hésitation et tout scrupule à appeler à voter François Hollande. Dans sa profession de foi du deuxième tour figure en gras : « la Turquie n’a pas vocation à entrer dans l’Union Européenne ».
Il ne dit pas que la Turquie ne réunit pas les conditions pour adhérer, il dit qu’elle n’a rien à y (...)
Turquie Européenne publie un billet d’Étienne Copeaux bien qu’une partie de nos membres ne partagent pas entièrement son point de vue. Mais les dernières prises de position du président sortant ne peuvent qu’induire une convergence de vue de plus en plus étroite, notamment en ce qui concerne les accents populistes et xénophobes que prend de plus en plus cette campagne. Nicolas Sarkozy et son équipe sont maintenant obligés de courir derrière des électeurs que la banalisation du discours (...)