Texte d’Ali Terzioğlu, enseignant, traducteur, notamment de « Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante », « Parce qu’ils sont Arméniens » de Pınar Selek, et d’autres livres d’Oğuz Atay et d’İnci Aral.
Hier soir, des Islamistes affiliés à Daesh ont lâchement assassiné 129 citoyens français en plein cœur de Paris. Exactement comme en Turquie où, il y a peu, ils ont tué des dizaines de démocrates turcs dans les attentats de Suruç et d’Ankara. Et M. Erdoğan, président de la (...)
Les chercheurs en sciences sociales ont tendance à négliger les questions juridiques. Pourtant, le droit est l’une des interfaces essentielles entre l’État, le citoyen et la société ; il protège, régule et réprime.
En Turquie, cette dernière fonction a prévalu depuis les débuts de l’époque républicaine. Pendant la guerre de libération, l’armée kémaliste a instauré des tribunaux d’exception qui ont fait exécuter près de 700 personnes . Ils étaient destinés à punir, mais surtout à intimider, voire à terroriser. (...)
Dix jours après le début des premières manifestations contre le gouvernement turco-islamiste, incarné par le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, la répression étatique vient de franchir un seuil. Le but est on ne peut plus clair. Semer la terreur, faire taire les citoyens, annihiler toute forme de résistance à l’islamisation fascisante de la société, intimider les démocrates par tous les moyens, les priver de leurs droits fondamentaux, mais aussi faire planer dans toutes les villes du pays la menace (...)
Le paquet de réformes examiné par le Parlement turc risque d’être une occasion manquée de mettre la législation du pays en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains, et laissera les citoyens à la merci de diverses violations dont des emprisonnements abusifs pour avoir simplement exprimé une opinion, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 27 mars.
« Le droit à la liberté d’expression est battu en brèche en Turquie. Des centaines de (...)
Ne devrions-nous pas considérer la Turquie non pas comme un cas de despotisme asiatique retardataire, mais au contraire comme un pays en avance sur l’Europe ? Ne sommes-nous pas des Turcs en sursis ? Le système de perversion du droit que nous observons en Turquie ne va-t-il pas devenir ordinaire en Europe et dans le monde, n’est-ce pas déjà le cas dans une certaine mesure ?
La coopération policière et judiciaire entre la Turquie et les pays de l’Union européenne a atteint un degré élevé, et les (...)
Le 7 octobre 2011, à Ankara, Claude Guéant et Idris Naim Sahin, ministres de l’intérieur de leurs pays respectifs, signaient un « Accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de Turquie ». Des négociations étaient en cours depuis 1998, et c’est donc le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a abouti.
Avant 2012, la finalisation d’un accord de coopération policière entre la France (...)
Une déclaration ahurissante
Les déclarations choquantes du ministre de l’intérieur turc, M. Sahin, diffusées par la presse le 26 Décembre 2011 [voir ci-après], ont montré que le gouvernement turc considère l’espace de la liberté de recherche et d’expression comme « l’arrière-cour de la terreur ». Le ministre a ainsi affirmé que sa propre mission consistait à distinguer, par une précision chirurgicale, le bon grain de l’ivraie.
Dans ce cadre, la définition de la terreur promue par le gouvernement englobe (...)
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a effectué vendredi 18 novembre une visite à Ankara et Istanbul, où il a rencontré le président Abdullah Gül, le premier ministre Erdogan, le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu et le négociateur européen Egemen Bagis, ainsi que le patriarche oecuménique orthodoxe Bartholomée 1er.
L’occasion pour la France et la Turquie de faire le point sur l’évolution de la situation en Syrie : un terrain d’entente pour les deux diplomaties (voir le (...)
Pressant la Turquie de reconnaître le génocide arménien, Nicolas Sarkozy s’est vu rappeler le passé colonial de la France en Algérie par le ministre turc des Affaires étrangères. Or Ankara mène aussi une « sale guerre » contre les quelque quinze millions de Kurdes qui vivent dans le pays et, à bien des égards, la politique du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan ne diffère pas beaucoup de celle des précédents gouvernements turcs.
C’est, également, une « guerre qui ne dit pas son nom ». Comme la démocratie (...)
Jeudi et vendredi, les funérailles des 24 soldats tués le 19 octobre dernier, lors d’une série d’assauts menés par des rebelles kurdes venus d’Irak, contre des positions militaires turques dans province d’Hakkari, ont provoqué une immense émotion en Turquie. Il faut dire qu’il s’agit de l’une des opérations les plus meurtrières et les plus spectaculaires conduite par le PKK contre l’armée turque, au cours des deux dernières décennies. L’organisation rebelle a réussi à mener une série d’attaques coordonnées (...)