Deniz Gamze Ergüven, réalisatrice franco-turque, signe à 35 ans un premier film coup de poing autour du destin de cinq sœurs dans la Turquie contemporaine. Film brillant amplement salué par la critique, véritable hymne à la révolte des femmes, il représentera la France à l’Oscar du meilleur film étranger 2016.
Sous le soleil de juin, dans la Turquie d’aujourd’hui, loin des lumières d’Istanbul, dans un village perdu sur les bords de la Mer Noire, des jeunes filles, aux cheveux démesurément longs qui (...)
J’apprends tardivement la disparition de Julien Weiss.
Je l’avais rencontré à Istanbul il y a une dizaine d’années et au fil des rencontres une amitié s’était créée entre nous, une amitié légère, souple, intermittente mais non moins profonde, comme la reconnaissance mutuelle d’une solidarité humaine centrée sur un commun amour de la musique.
Lui c’était le professionnel original, sûr de lui, spécialiste de plusieurs traditions à la fois, joueur de kanûn hors pair, compositeur. Il avait voulu élire domicile (...)
À peine modifié, le titre s’inspire de la Bible « Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion. », Psaume 137 (136 selon la Vulgate catholique et la numérotation grecque). Le sous-titre est une métaphore associant le crépuscule d’un jour à la mort imminente d’une communauté d’hommes et de femmes, en l’occurrence, celle des chrétiens d’Orient. Le rouge du soleil mourant de la couverture est le sang répandu des victimes qui n’aspiraient qu’à vivre en paix avec les (...)
Il y a quelque temps, j’ai été invité à Ankara pour présenter Soleils , un film autour de la sagesse africaine dont le personnage principal m’a été inspiré par le merveilleux Sotigui Kouyaté - l’acteur fétiche de Peter Brook qui était aussi un conteur intarissable, un griot, un transmetteur de la culture, de l’histoire et de l’humanisme africains et une très très belle personne. C’est un film que j’ai réalisé avec Dani Kouyaté, fils ainé de Sotigui et réalisateur burkinabè.
Ce passage à Ankara fut pour moi (...)
« Assise sur le banc des témoins, je ne sais pas qui est juge ou procureur, mais je prends la parole devant l’obscur mécanisme de l’Histoire. »
Pınar Selek appartient à un genre particulier d’historiens et de sociologues, des personnages-histoire qui s’imprègnent de l’objet de leur étude afin d’en être eux-mêmes le protagoniste. En l’occurrence, Parce qu’ils sont arméniens est écrit à la première personne. Il s’agit d’une plongée dans l’histoire turque récente, dans l’histoire des minorités, y compris celle (...)
Dans ce dernier recueil traduit en français en 2014, le poète turcophone, Mehmet Yashin, nous offre un texte rare, où Rûmi et Sapho dialoguent dans l’espace du poème pour célébrer l’amour profane et universel.
Dans Constantinople n’attend plus personne, anthologie de trente ans de poésie composée par Mehmet Yashin lui-même et traduite par Alain Mascarou aux éditions Bleu Autour en 2008, le poète chypriote - considéré comme l’un des plus grands auteurs turcophones vivant - nous livrait l’espace fêlé de (...)
Écrire du neuf sur Pierre Loti n’est pas évident, tant ayant été discuté, malaxé par des gardiens du temple soucieux de prés carrés. Si bien que l’on oublie parfois qu’il suffit de se plonger dans n’importe lequel de ses romans pour saisir la vitalité de l’écrivain ; tout le contraire d’un auteur momifié par le monde des lettres, même s’il aimait à se maquiller lourdement. D’un temple à l’autre donc, nous arrivons à Olivier Delahaye qui dédie un bel ouvrage illustré à la maison familiale de l’écrivain, à (...)
Après « D’un extrême l’autre », couronné par le prix du meilleur roman de l’année 2011 en Turquie, les éditions Galaade publient cette année Ziyan d’Hakan Günday, considéré comme la « jeune star de la littérature turque ». Chronique d’un roman-coup de poing, véritable réquisitoire contre l’armée et le service militaire obligatoire en Turquie.
« Mais moi je pouvais entendre. J’entendais la voix qui sortait de la photo. Peut-être que ce que j’entendais, c’était une voix qui sortait de mes yeux et qui, frappant la (...)
Depuis la Thrace jusqu’à l’Anatolie orientale s’étendent les vraies frontières de la Turquie, la géographique et la littéraire. Timour Muhidine, l’éditeur de ces « reportages littéraires », a choisi une organisation d’Ouest en Est, d’Istanbul à Diyarbakır pour présenter son anthologie. C’est presque toujours ainsi que le voyageur français découvre le pays. Parfois on aimerait qu’il en fût autrement, on aimerait accéder véritablement à cette autre Turquie.
Une excellente carte placée en début d’ouvrage permet au (...)
Cet été, le festival de poésie « Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée », a invité, pour sa 17e édition (la 5e à Sète), deux poètes turcs, Yusuf Alper et Tuğrul Keskin. Ils se sont volontiers pliés, comme les nombreux autres auteurs venus de toute la Méditerranée, à la tradition d’une lecture par jour pendant les neuf jours du festival (du 18 au 26 juillet 2014). Dans des lieux aussi variés qu’une estrade en pleine rue, sur une petite place, dans un jardin de la ville, ou même encore à bord d’un voilier (...)
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