Contexte : L’historien, journaliste et producteur de l’émission « Chrétiens d’Orient » sur France Culture, Sébastien de Courtois est correspondant de presse spécialisé sur la Turquie, le Proche-Orient et les minorités chrétiennes. Il vient de publier aux éditions Stock un essai : « Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions » dans lequel il évoque la tragédie de l’été 2014 touchant les minorités religieuses, chrétiennes et yézidis, de la Syrie à l’Irak en passant par le Liban et la Turquie.
Invité de (...)
En Turquie, après les élections législatives, tout le monde pense à un scénario catastrophe : un retour de la « sale guerre ».
« Le processus de paix avec les Kurdes, c’est probablement fichu. Voilà le résultat des législatives du 7 juin », déclare Akin Özcer qui, dit-il, a « voté pour l’AKP [Parti de la Justice et du développement, islamo-conservateur] car c’est la seule solution pour l’avenir démocratique du pays ». « Le seul qui pouvait réunir tout le monde autour de la table, et parvenir à un accord avec (...)
À peine modifié, le titre s’inspire de la Bible « Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion. », Psaume 137 (136 selon la Vulgate catholique et la numérotation grecque). Le sous-titre est une métaphore associant le crépuscule d’un jour à la mort imminente d’une communauté d’hommes et de femmes, en l’occurrence, celle des chrétiens d’Orient. Le rouge du soleil mourant de la couverture est le sang répandu des victimes qui n’aspiraient qu’à vivre en paix avec les (...)
« Assise sur le banc des témoins, je ne sais pas qui est juge ou procureur, mais je prends la parole devant l’obscur mécanisme de l’Histoire. »
Pınar Selek appartient à un genre particulier d’historiens et de sociologues, des personnages-histoire qui s’imprègnent de l’objet de leur étude afin d’en être eux-mêmes le protagoniste. En l’occurrence, Parce qu’ils sont arméniens est écrit à la première personne. Il s’agit d’une plongée dans l’histoire turque récente, dans l’histoire des minorités, y compris celle (...)
Symbole. A la frontière syrienne, elle a fait alliance avec les Kurdes. Portrait d’une héroïne.
De notre envoyé spécial à Mardin (Turquie), Sébastien de Courtois
C’est d’un pas pressé que la jeune femme pénètre dans son bureau. Élancée, les cheveux découverts, elle porte une petite croix autour du cou. Il est 9 heures du matin. La mairie de Mardin bourdonne déjà comme une ruche. Ce sont des employés, des quémandeurs, une famille de réfugiés irakiens qui attend sagement son tour devant le bureau d’aide (...)
Cet article a été publié initialement dans les Nouvelles d’Arménie Magazine en mars 2013. La commémoration du centenaire du génocide arménien approchant et devant l’obstination de la Turquie et de son président de nier la responsabilité de l’état « Jeune Turc » dans ce crime contre l’humanité, je me sens le devoir moral de le publier à nouveau sur le site de Turquie Européenne. "Saluez mes erreurs passées,
elles sont désormais mon expérience.« Nazim Hikmet »Önceki hatalarıma selam söyleyin
Onların adı artık (...)
A la veille du 100e anniversaire du cauchemar de 1915, beaucoup se souviennent, d’autres découvrent, il est temps de partager la douleur pour la disperser. Mais quelle douleur ? Se souvenir de quoi exactement ? Pourra-t-on un jour savoir au juste la teneur de toutes les souffrances et lever les voiles qui recouvrent les vérités ?
En novembre 2013, la Fondation Hrant Dink organisait une conférence de trois jours sur les Arméniens islamisés « Müslümanlaş(tırıl)mış Ermeniler Konferansı » à (...)
Nous, signataires de ce texte, faisons le rêve commun qu’une ère de paix entre Arméniens et Turcs s’ouvre dans le respect de l’histoire et de chacun des peuples.
Bien trop longtemps, la culture politique de la République de Turquie a voulu protéger un crime fondateur en barrant l’accès au passé, empêchant par là même un État de droit durable de se construire. Mais personne n’a en son pouvoir d’effacer l’évènement monstrueux qui a eu lieu en 1915, ni ses conséquences. Depuis une dizaine d’années, émergent (...)
Ils ne veulent être ni les instruments de la mondialisation, ni des pions dans un combat identitaire. C’est l’émergence d’une population préoccupée par des valeurs morales, d’acteurs sociaux non liés à une structure de pouvoir. Et c’est ainsi que Gezi est devenu rapidement un mouvement œcuménique, conforme au message clamé lors des obsèques de Hrant Dink.
[Ce texte est destiné à une manifestation toulousaine, « La Turquie de Gezi Parkı. Quatre jours pour comprendre le soulèvement populaire du printemps (...)
On connaît tous cette citation attribuée à Golda Meir : « Moïse nous a amenés dans le seul coin du Moyen-Orient où il n’y a pas une goutte de pétrole ». Elle avait raison. Pourtant depuis que l’on a découvert de très importants gisements de gaz naturel au large des côtes d’Israël en 2010, les choses ont bien changé. Et justement ce gaz naturel israélien est susceptible de devenir un facteur déterminant dans les relations entre la Turquie et Israël.
1. Avant l’arrivée d’Erdoğan : des intérêts convergents (...)
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