Ahmet Şık est un journaliste d’investigation bien connu en Turquie, qui a travaillé notamment pour Radikal, Evrensel et Yeni Yüzyil. Débarqué en 2005 du journal Radikal en raison d’un procès intenté à son encontre par le groupe Doğan, il a couvert plusieurs dossiers sensibles, et investigué notamment sur l’affaire Ergenekon. Alors qu’il se prépare à publier un livre très attendu intitulé l’ « Armée de l’Imam » portant sur l’influence et la stratégie de conquête du pouvoir de la confrérie Gülen, il est (...)
La proposition de l’AKP visant à instaurer un régime présidentiel en Turquie est susceptible de conduire à une importante concentration des pouvoirs. Cela soulève la question d’un statut alternatif pour le premier Président élu au suffrage universel direct en 2014.
Au printemps 2012 l’AKP a proposé que la réforme de la constitution de 1982 conduise à un régime présidentiel alla turca. Ce point a depuis lors été central au sein des débats de la Commission de réconciliation de la Grande Assemblée Nationale (...)
Durant le week-end dernier en Turquie, le oui l’a largement emporté lors du référendum sur la révision de la Constitution, qui datait d’il y a 30 ans, l’époque du putsch des militaires, tenants de la laïcité. Alors faut-il voir un recul de cette laïcité ? Est-ce vraiment un pas vers l’Europe ? Quel jeu la Turquie joue-t-elle ?
DÉBAT avec : Marc SEMO, Rédacteur en chef adjoint et responsable pages monde, Libération Riva KASTORYANO, Directrice de recherches au CERI – Sciences Po Samim AKGÖNÜL, Professeur (...)
Ce début de mois d’octobre 2010, qui voit la vie politique turque marquer une certaine pause, après les semaines agitées ayant précédé le référendum du 12 septembre dernier, est aussi l’occasion de se préparer à de nouvelles échéances.
Le 1er octobre a été marqué par l’ouverture de la session parlementaire et le discours prononcé à cette occasion par le président de la République, Abdullah Gül. Ce dernier a tenu des propos en demi-teinte, plaidant certes pour la démocratie et le pluralisme, mais renvoyant (...)
12 septembre 1980 - 12 septembre 2010, trente ans exactement. Avec le référendum du 12 septembre dernier et l’approbation d’une réforme constitutionnelle par près de 58 % des électeurs, la Turquie referme la page, blanche, que lui avait ouverte le coup d’Etat du 12 septembre 1980. Elle lave son linge sale, essuie son lavage de cerveau.
Elle se débarrasse des derniers arcanes du pouvoir d’Etat hérité de la junte, des derniers symboles de ce coup de force qui assomma la société turque durant plus de 20 (...)
Ce petit référendum, nous le verrons bien ensemble, aura des conséquences qui en dépasseront l’importance intrinsèque. Plus ou moins importantes, selon que les différents acteurs sauront ou non en tirer des leçons, mais importantes tout de même. Quelles leçons ? Pour qui ? Voyons cela dans l’ordre.
Les leçons pour le camp du non :
Au CHP [Parti républicain du peuple, parti d’Atatürk, nationaliste et conservateur] et à l’armée : ce nationalisme des années 30 que nous appelons “patriotisme” a désormais (...)
Le 12 Septembre dernier, 58% des électeurs ont voté « Oui » aux 26 questions qui composaient le référendum organisé sur la révision de la Constitution. 78% des électeurs se sont rendus aux urnes. Deux chiffres, deux victoires pour le gouvernement et le premier ministre Recep Tayip Erdogan qui s’était fortement investi dans la campagne en faveur du Oui.
La Constitution qui régit la République de Turquie en 2010 est un legs des militaires qui prirent le pouvoir il y a exactement 30 ans, le 12 Septembre (...)
Cheveux blonds en chute contrôlée sur les épaules, maquillage discret, tailleur blanc élégant, sourire à réveiller Mustafa Kemal Pacha Atatürk (1881-1938), le fondateur de la Turquie moderne, dont l’austère portrait trône au-dessus d’elle, Aysé Sezgin est une fort jolie jeune femme. Dans le gouvernement islamo-conservateur que dirige Recep Tayyip Erdogan, le chef du Parti de la justice et du développement (AKP), elle est secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Sa seule personne est une manière de (...)
L’un des premiers effets de la victoire du « Oui » au référendum du 12 septembre dernier, qui a renforcé la position du gouvernement de l’AKP, a été la hausse spectaculaire de la bourse turque, dont l’indice IMKB des valeurs phare a atteint, au lendemain du scrutin, 1652,03, soit 2,7% d’augmentation. La publication des chiffres de la croissance est venue peu après confirmer la bonne santé économique de la Turquie, dont le PIB a progressé de 10,3%, au second trimestre de 2010. Dans son dernier rapport, (...)
Si la victoire du « Oui » semblait probable, son ampleur a malgré tout surpris, car le sondage le plus favorable effectué récemment (les 4 et 5 septembre derniers), par l’Institut Konda, avait pronostiqué un score de 56,8 %, se situant plus d’un point au-dessous du résultat final.
Cette surprise est d’autant plus forte que le triomphe du « Oui » n’est pas seulement important pour la réforme constitutionnelle qui était l’objet de ce scrutin, il l’est aussi et surtout parce qu’il vient renforcer (...)