Professeur de droit public à l’Institut d’études politiques de
Grenoble, et pensionnaire scientifique à l’Institut français d’études
anatoliennes d’Istanbul (IFEA), où il dirige depuis 2006 l’Observatoire de la vie politique turque (OVIPOT).
Chaque jour la position du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan se dégrade un peu plus, rendant intenable la stratégie d’endiguement des affaires de corruption qu’il s’est assigné, depuis le 17 décembre dernier.
Un abcès de fixation dangereux
Pour éviter de nouvelles mises en détention à l’occasion des enquêtes pour corruption qui affectent son entourage, le gouvernement s’est empressé d’édicter une directive demandant aux policiers d’en référer à leurs autorités administratives de tutelle avant toute (...)
Le remaniement ministériel auquel a procédé Recep Tayyip Erdoğan, le 25 décembre (cf. notre édition du 26 décembre 2013 : « Trois ministres démissionnent en Turquie sur fond de remaniement gouvernemental »), apparaît déjà comme une réponse dépassée aux scandales qui frappent son gouvernement, depuis une dizaine jours. Et ce d’autant plus que les affaires de corruption, qui sont à l’origine de ce séisme politique, semblent appelées à s’étendre dans les prochains jours.
Un « cabinet de guerre » mais pour (...)
Trois ministres du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ont démissionné le 25 décembre 2013. Ils sont expressément mis en cause dans l’affaire de corruption qui secoue la Turquie depuis le 17 décembre dernier, leurs fils faisant l’objet de poursuites judiciaires (cf. notre édition du 18 décembre 2013 : « Le gouvernement turc atteint par des affaires de corruption de grande ampleur »). Muammer Güler, le ministre de l’intérieur et Zafer Çağlayan, le ministre de l’économie, ont annoncé leur départ dans la (...)
Une importante vague d’arrestations a frappé, le 17 décembre, des cercles proches du gouvernement de l’AKP, au pouvoir en Turquie depuis 2002. Parmi les personnes arrêtées figurent, en effet : les fils des ministres de l’Intérieur, de l’Economie et de l’Environnement ; des hommes d’affaires et des magnats de l’immobilier ; des responsables politiques et des hauts fonctionnaires.
La conjonction de 3 enquêtes spécifiques
Ce scandale est, semble-t-il, le résultat de 3 enquêtes spécifiques, lancées en 2012 (...)
Lors d’un meeting à Adiyaman, dans le sud-est de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, s’en est pris au CHP, le principal parti d’opposition kémaliste, qu’il a accusé de fomenter des troubles et d’être derrière les manifestations sporadiques qui, en écho au mouvement Gezi de juin dernier, continuent à secouer régulièrement les villes turques (notamment Ankara, Antakya et bien sûr Istanbul…).
La colère du premier ministre à l’égard du CHP s’est accompagnée d’un appel aux alévis (qui votent traditionnellement (...)
À l’heure où les gaz lacrymogènes se dissipent et où le gouvernement croît être enfin venu à bout des dernières manifestations ou occupations qui ont encore sorti parfois le Ramadan de sa torpeur estival, il est temps de revenir sur les semaines de contestation que la Turquie a vécues, depuis la fin du mois de mai. Sans entrer dans des débats complexes et des analyses hasardeuses, Ekümenopolis, le film passionnant d’İmre Azem, n’explique sans doute pas tout, ce n’est pas d’ailleurs un documentaire sur la (...)
Dans une déclaration reprise par l’agence de presse Fırat, le 9 septembre 2013, le PKK a annoncé qu’il suspendait le retrait de ses militants de Turquie. Après l’engagement de négociations entre les services turcs de renseignement et le leader de l’organisation rebelle, Abdullah Öcalan, à la fin de l’année 2012, et l’appel de ce dernier à un cessez-le-feu à l’occasion de la fête de Newroz, le 21 mars 2013, le retrait des forces combattantes du PKK (évaluées à environ 3000 hommes) avait constitué la première (...)
Samedi 22 juin, une semaine à peine après l’évacuation mani militari de Gezi Parkı, les manifestants étaient de retour sur Taksim, et la police a du faire à nouveau usage de ses canons à eau pour faire disparaître des revenants qui n’ont pas l’air de considérer que tout est fini. Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, un certain nombre de manifestations, d’actes de résistance, de protestations civiques, à Istanbul et dans différentes villes de Turquie, ont montré que la situation était loin d’être (...)
Comment sortir de la crise ? Telle est bien la question qui se pose au gouvernement turc et plus particulièrement à son premier ministre après 4 jours d’occupation du Gezi Parkı sur la place Taksim à Istanbul, qui ont tourné à l’émeute, le 31 mai dernier. Le 1er juin, alors que les tensions restaient très vives, Recep Tayyip Erdoğan qui venait d’affirmer qu’il ne céderait rien, a finalement décidé de retirer la police anti-émeute de Taksim. Ce recul du premier ministre a fait suite à un appel au calme lancé (...)
Constitutionnaliste réputé, Ibrahim Kaboğlu est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Marmara, à Istanbul. Avocat au barreau d’Istanbul, ancien président du Conseil consultatif des droits de l’homme, il est aussi, depuis des années, une figure de la société civile turque, théoricien et praticien des droits de l’homme et de la citoyenneté, dans les champs des libertés d’association et d’expression , du droit à l’environnement et des droits sociaux. A l’occasion de son séjour à l’IEP de (...)
0 | 50 | 100 | 150 | 200 | 250 | 300 | 350 | 400 | ... | 1200