À Istanbul, Jean Marcou dirige l’Ovipot, l’Observatoire de la vie politique turque, rattaché à l’Institut français d’études anatoliennes.
Le figaro - Certains médias attribuent l’attentat de dimanche soir aux Kurdes du PKK. Y a-t-il des éléments qui accréditent cette thèse ?
Jean MARCOU. Oui, notamment la méthode employée et l’endroit où ont eu lieu les explosions. En Turquie, le PKK est l’auteur auquel on pense spontanément. On peut lui faire porter facilement le chapeau car c’est un coupable « neutre » en (...)
Que se passe-t-il exactement depuis le 1er juillet ? Telle est la question que ressassent à l’envie, les chroniqueurs de la presse turque et tous ceux qui essayent d’évaluer les conséquences de la relance de l’affaire « Erkenekon ».
Celle-ci s’est produite, la semaine dernière, en deux temps : arrestation spectaculaire de 23 personnes, le 1er juillet, puis inculpation de certaines d’entre elles (en particulier deux militaires de haut rang à la retraite, les généraux Sener Eruygur –photo- et Hursit (...)
Quel est le point commun entre le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, l’association gay et lesbienne d’Istanbul et le site Internet YouTube ? Tous les trois sont les victimes récentes de la justice turque. L’AKP, le parti au pouvoir, attend sa mort programmée. Jeudi 3 juillet, ses représentants doivent présenter leur défense devant la Cour constitutionnelle. Le parti du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, élu avec 47 % des suffrages à l’été 2007, est sous le coup d’une procédure en (...)
Tous les acteurs de la tragédie antique sont réunis : le guerrier, le politicien, le religieux et le peuple. Depuis plus d’un an, la Turquie s’est installée dans une crise institutionnelle, dont les conséquences sont encore imprévisibles pour le membre le plus oriental de l’Otan, situé dans l’un des points les plus explosifs de la planète à cheval entre Europe et Asie, entre Syrie, Irak, Iran, Géorgie, Arménie, Bulgarie et Grèce.
Dans un pays qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a connu (...)
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé, hier, sa présence au sommet qui sera organisé à Paris, à partir de dimanche, et qui donnera le coup d’envoi de l’Union pour la Méditerranée (UPM), un projet initié et porté par Nicolas Sarkozy, dès les résultats du second tour des élections présidentielles de 2007. La Turquie n’a donné sa réponse que quelques jours avant la tenue de l’événement, parce qu’elle souhaitait que Nicolas Sarkozy lui confirme que sa participation ne remettait pas en cause sa (...)
Une vingtaine de personnes ont été arrêtées mardi matin à l’aube à Ankara, Istanbul, Antalya et Trabzon. Parmi elles, quatre généraux de haut rang, le président de la chambre de commerce d’Ankara et le correspondant à Ankara du quotidien Cumhurriyet, pourfendeur déclaré du parti du premier ministre turc, l’AKP.
Ces arrestations semblent liées à l’affaire Ergenekon, un réseau occulte qui rassemble généraux retraités, leaders de groupuscules d’extrême droite et autres représentants des mouvances (...)
Il existe un proverbe qui dit : « Il faut attendre que ça casse pour améliorer ». Lorsque nous regardons notre système, on se dit qu’il s’est assez détérioré, que nous avons touché le fond dans beaucoup de domaines et que nous avons plus qu’à attendre. Notre espoir est vain.
Hier, notre Etat major a eu un coup de colère. J’ai très peur de ses coups de sang. Les courroux de notre prestigieuse et puissante institution sont très fréquents. Les exemples dans le passé nous sont bien connus. Dans leur dernière (...)
Nous sommes, en présence de l’expérience politique turque la plus récente, devant un immense paradoxe.
Les crises politiques, d’ordinaire, surviennent à un moment de maturation, de difficultés économiques ou sociales, qui se cristallisent ensemble et aboutissent aux convulsions des sommets de l’État. Or, dans le cas turc, la crise très sérieuse s’annonce avec les décisions de la Cour constitutionnelle qui pourraient, dans l’hypothèse la plus pessimiste, aboutir à la dissolution pure et simple du parti (...)
Nous avons écrit que c’était le chaos sur la scène politique turque. Cela a indéniablement des répercussions économiques et sociales qui vont perdurer.
Je ne crois pas qu’il soit utile d’ergoter davantage sur les bienfaits pour l’économie et la société apportés par la stabilité politique que nous avons connue durant la courte période entre 2002 et 2006. De même, je pense qu’il n’est nul besoin de rappeler ce que la Turquie a perdu ces deux dernières années en perdant cette stabilité, ni d’insister sur les (...)
La question de la laïcité, la signification et l’application de ce concept ont toujours été une préoccupation majeure dans la vie politique turque, surtout depuis l’apparition de l’islam politique au milieu des années 60 à travers le mouvement Milli Görüs.
Depuis qu’une formation politique issue de ce mouvement, Adalet ve Kalkinma Partisi (AKP, Parti de la justice et du développement), est arrivée seule au pouvoir en 2002, mais surtout depuis que la présidence de la République ainsi que la tête de la (...)
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