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Sarkozy préfère l’Ukraine à la Turquie

dimanche 13 février 2005, par Judith Waintraub

Le Figaro - 11/02/2005

Kiev : de notre envoyée spéciale Judith Waintraub

Il y a « ceux qui vont faire campagne en Turquie, comme Jean-Louis Debré », et puis il y a Nicolas Sarkozy, qui « positive » la notion de « partenariat privilégié » en allant avec Jean-Claude Gaudin en Ukraine proposer au président Iouchtchenko de créer un marché commun du textile et de l’acier avec l’Europe. « Voilà ce que moi, j’apporte », a ajouté hier le chef de l’UMP en guise de bilan de sa visite de deux jours à Kiev.

Pourquoi Nicolas Sarkozy se serait-il privé de river son clou, même à distance, au président de l’Assemblée nationale ? Jacques Chirac lui a dit les yeux dans les yeux, le mois dernier, que son implication dans la campagne référendaire serait déterminante pour la victoire du oui. Jean-Pierre Raffarin, quant à lui, a fait de la « positive attitude » son mot d’ordre. Le chef du parti majoritaire estime que Jean-Louis Debré n’a pas rendu service au couple exécutif en organisant un déplacement des présidents des groupes du Palais-Bourbon en Turquie. Et c’est peu dire qu’il a mal supporté le ton sur lequel le gardien du temple chiraquien lui a parlé, mardi dernier, quand ils se sont écharpés sur la question à l’Assemblée.

La visite ukrainienne de Nicolas Sarkozy lui a donné l’occasion de prendre sa revanche, mais ce n’était pas son objectif principal. L’ex-ministre de l’Economie a accepté l’invitation de Viktor Iouchtchenko parce qu’elle s’inscrivait parfaitement dans l’objectif qu’il s’est fixé pour 2005 : se doter d’un carnet d’adresses international digne d’un présidentiable. Et de ce point de vue, la réussite est totale.

Il a trouvé le président ukrainien « formidable » quand il l’a vu, mercredi, et le héros de la révolution orange a dû juger que son hôte français n’était pas mal non plus, puisque leur discussion a duré une heure et demie, et que Viktor Iouchtchenko a décidé de signer lui-même la déclaration commune de la coalition qui le soutient et de l’UMP. Un bouleversement du programme initialement prévu que Nicolas Sarkozy, sous le charme, a apprécié en connaisseur : lui aussi pense que l’action et l’efficacité s’accommodent mal du protocole.

Le président de l’UMP a aussi beaucoup apprécié le récit de la révolution orange que lui a fait hier matin Roman Bessmertniy, vice-premier ministre chargé des réformes administratives. A 38 ans, ce proche de Viktor Iouchtchenko est l’un des principaux artisans du renversement de l’ancien régime. Nicolas Sarkozy était à la fois admiratif et ému quand il lui a raconté comment il a évité que le mouvement dégénère pendant 48 jours et presque autant de nuits. Gérer un million de manifestants et aboutir à un bilan de « trois morts naturelles et une naissance », l’exploit valait d’être salué. Jean-Claude Gaudin a agrémenté ses félicitations d’un conseil pour les élections législatives qui se tiendront en mars 2006 : « Obtenez vite des résultats, parce que le peuple est versatile. »

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