Logo de Turquie Européenne
Accueil > Revue de presse > Archives 2005 > 02 - Articles de février 2005 > Le parti du premier ministre sortant gagne les élections

Le parti du premier ministre sortant gagne les élections

lundi 21 février 2005

Le Monde - 20/02/2005

Le Parti républicain turc (CTP, centre gauche), du premier ministre chypriote turc Mehmet Ali Talat, a remporté les législatives anticipées de dimanche, sans pouvoir assurer une majorité des sièges dans la future assemblée à Chypre nord, a annoncé la commission électorale.

Les Chypriotes turcs étaient appelés aux urnes, dimanche 20 février, pour des élections législatives anticipées dans la partie nord de Chypre, après plusieurs mois d’impasse politique provoqués notamment par l’échec des efforts de réunification de l’île.

Le Parti républicain turc (CTP, centre gauche), du premier ministre chypriote turc Mehmet Ali Talat, a remporté les législatives, sans pouvoir assurer une majorité des sièges dans la future assemblée à Chypre nord, a annoncé la commission électorale.

La République turque de Chypre du Nord (RTCN), proclamée unilatéralement en 1983 et reconnue uniquement par Ankara, est en proie à un blocage politique depuis que le gouvernement a perdu en mai 2004 la courte majorité dont il disposait au Parlement, peu après l’échec du plan de réunification de l’île proposé par l’ONU et que le premier ministre d’alors, Mehmet Ali Talat, avait farouchement soutenu.

Pour ce scrutin anticipé, 148 000 électeurs étaient appelés à renouveler les 50 sièges du Parlement. Selon les sondages, aucun des sept partis en lice n’était en mesure de remporter la majorité absolue et une course serrée s’annoncait entre le Parti républicain turc (CTP, centre gauche) de M. Talat et son principal rival, le Parti de l’unité nationale (UBP, nationaliste), de Dervis Eroglu. Ce dernier s’était opposé à l’adoption du plan onusien et a fait campagne en reprochant à M. Talat de ne pas avoir su tenir ses promesses quant au règlement de la question chypriote.

Deux autres formations seulement - le Parti démocrate (DP) et le Mouvement pour la paix et la démocratie (BDH) - étaient en mesure, d’après les sondages, de franchir le seuil de 5 % des votes requis pour obtenir des sièges au Parlement.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures (7 heures à Paris) et ont fermé à 18 heures (17 heures à Paris).

PROCESSUS DE RÉUNIFICATION AU POINT MORT

Les électeurs, qui ont voté pour des législatives dernièrement en décembre 2003 se sont montrés peu enthousiastes lors de la campagne. « Nous rêvons toujours d’un règlement », a toutefois indiqué une femme sans emploi de 27 ans en sortant d’un bureau de vote à Nicosie, la dernière capitale européenne encore divisée. Elle espère que ce scrutin puisse « modifier le statu quo, ouvrir un meilleur avenir pour nous et ouvrir la voie à l’entrée des Chypriotes turcs dans l’Union européenne ».

D’autres électeurs cependant pensent qu’il faut désormais changer de cap et protéger leur république. « Le gouvernement actuel n’a pas réussi à tenir ses promesses pour un règlement, l’intégration au monde et l’adhésion à l’UE », estime ainsi un fonctionnaire à la retraite de 51 ans. « Nous devons faire en sorte que le monde nous reconnaisse comme un Etat. C’est l’unique moyen d’assurer la paix sur l’île », ajoute-t-il.

Selon les observateurs, les résultats de ce scrutin auront peu d’impact sur le processus de réunification, au point mort depuis que les Chypriotes grecs ont rejeté par référendum en avril 2004 le plan de paix de l’ONU. Depuis lors, la République de Chypre (seule entité reconnue internationalement comme légitime sur toute l’île, mais qui ne gère de fait que la partie sud, grecque) a rejoint seule l’UE le 1er mai, laissant les Chypriotes turcs à la porte de l’Europe, alors qu’ils s’étaient prononcés majoritairement en faveur du plan de l’ONU.

De l’avis général, les efforts de paix à Chypre ne devraient reprendre qu’après les élections présidentielles prévues pour avril en RTCN. Le dirigeant Rauf Denktash, qui préside la RTCN depuis sa création, a annoncé qu’il ne se représenterait pas.

Le retour à la stabilité politique en RTCN est crucial pour la Turquie, qui entamera le 3 octobre des négociations d’adhésion à l’UE à condition de faire un pas en faveur d’une certaine reconnaissance de la République de Chypre.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle la Turquie a envahi le nord de l’île à la suite d’un coup d’Etat fomenté par des nationalistes chypriotes grecs soutenus par Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce.

Télécharger au format PDFTélécharger le texte de l'article au format PDF

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0