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Débat sur l’adultère

mardi 21 septembre 2004, par Nükte V. Ortaq

L’Express - 20/09/2004

Pénaliser l’infidélité ? Le Premier ministre doit trancher entre l’Europe et les durs de son parti

L’adultère ou l’Europe ? Tels sont, depuis quelques jours, les termes du débat politique à Ankara, et singulièrement au sein de l’AKP, le parti au pouvoir, pr�uropéen mais d’inspiration islamique. Premier acte : le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, introduit dans la réforme du Code pénal un article visant à criminaliser l’adultère. Son initiative suscite aussitôt une levée de boucliers en Turquie - les organisations féminines et les principaux journaux dénoncent une « intrusion de l’Etat dans les chambres à coucher » - mais surtout en Europe.

Erdogan comprend alors que sa réforme risque d’être interprétée comme une tentative visant à introduire le droit islamique dans la législation turque. Et qu’elle pourrait bien peser très lourd sur le verdict que doit rendre le 6 octobre la Commission de Bruxelles sur l’état des réformes entreprises par la Turquie en vue de son adhésion à l’Union européenne. Le Premier ministre turc décide donc de faire machine arrière et de retirer l’article contesté. Mais c’était compter, cette fois, sans la frange la plus conservatrice de l’AKP.

Lors du débat parlementaire, le 16 septembre, plusieurs députés montent au créneau pour exiger la réintroduction d’une disposition sur l’infidélité, qui serait sanctionnée par une amende au lieu d’une peine de prison. Erdogan réagit en suspendant le débat. Officiellement afin de permettre à une commission parlementaire de revoir deux articles de procédure non encore votés. En fait, pour gagner du temps. Jusqu’à quand ? On indiquait le 17, de source parlementaire, que les choses resteraient sans doute en l’état au moins jusqu’au 6 octobre...

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