Un journaliste turc de premier plan vient de publier un livre qualifiant de génocide les massacres d’Arméniens survenus en 1915-17 dans l’empire ottoman, une prise de position rare en Turquie où le terme est récusé par les autorités et reste encore largement tabou.
AFP - Un journaliste turc de premier plan vient de publier un livre qualifiant de génocide les massacres d’Arméniens survenus en 1915-17 dans l’empire ottoman, une prise de position rare en Turquie où le terme est récusé par les autorités (...)
En 2004, Fethiye Çetin, une avocate turque, découvrait l’origine arménienne de sa grand-mère, peu après sa mort. Elle en tira un témoignage bouleversant publié en français sous le titre « Le livre de ma grand-mère » (Éditions de l’Aube, 2006), « Anneannem » en turc. Sa sincérité toucha un large public, en Turquie mais aussi à l’étranger, et permis de bousculer les tabous. L’année dernière, elle continuait ce travail de mémoire en publiant une série de témoignages issus de ces familles turques à l’arménité (...)
Durant son séjour en Turquie les trois dernières années, Jean-Marc Arakelian, photographe français d’origine arménienne, a réalisé sa première exposition photos à Istanbul en juin 2011 lors du 2e Festival des Dialogues Interculturels à travers les arts organisé par la mairie de Beyoğlu.
C’est encore à travers la route turque qu’il vient d’effectuer successivement deux expositions en Belgique, l’une à Liège dans le cadre de la 5e édition du Festival « La Turquie invite la Méditerranée » organisé le 6 mai (...)
Lors du génocide de 1915, des dizaines de milliers d’Arméniens, femmes et enfants, ont été kidnappés, convertis et mariés de force. De nombreux Turcs découvrent aujourd’hui que l’une de leur aïeule était arménienne.
Un secret d’État, l’existence de ces « Arméniens cachés ». L’évoquer, c’est ébranler le mythe national de « l’identité turque et musulmane », fondement de la République turque. La première fois que j’ai entendu parler de « crypto-arméniens », je n’y ai d’ailleurs pas vraiment cru.
C’était au début des (...)
Le Conseil constitutionnel vient de censurer la loi sur la pénalisation de la négation des génocides, adoptée le 23 janvier. C’est une mauvaise nouvelle, car elle confirme la manipulation dont a été victime la communauté arménienne de France en cette période électorale. Mais c’est d’abord une bonne nouvelle.
Je ne suis pas turc. Je suis d’origine arménienne, revendiquée, aimée. J’ai toujours pensé que la France ne devait pas légiférer comme elle l’a fait. Bien sûr qu’il y a eu génocide. Les historiens en (...)
Le Conseil constitutionnel a retoqué la loi pénalisant la négation du génocide arménien. Une décision applaudie à Ankara dont la presse souligne que Sarkozy « résiste » puisqu’il travaille à une nouvelle mouture du texte de loi. Tandis que Hollande s’engage à rouvrir le débat, s’il est élu.
Le Conseil constitutionnel a retoqué le 28 février la loi pénalisant la négation du génocide arménien. Le feuilleton politico-juridique qui oppose autorités françaises et autorités turques, diaspora arménienne et population (...)
Le pouvoir turc s’en félicite bruyamment. Les historiens hostiles à la multiplication des lois mémorielles s’en réjouiront évidemment. Bien qu’il ne le dise pas, le ministère des Affaires étrangères s’en félicite car cela détend les relations avec la Turquie mais que penser de cette invalidation par le Conseil constitutionnel de la loi réprimant la contestation des génocides reconnus par la loi française, c’est-à-dire, en l’occurrence, du génocide des Arméniens ?
Difficile, complexe, la réponse (...)
À l’heure où la question du génocide mine à la fois les relations entre l’Arménie et la Turquie, et entre la Turquie et la France, des artistes turcs aident à briser les tabous de l’Histoire.
Le Théâtre municipal d’Istanbul présente cette saison et entre le 25 et 29 janvier Le dentiste oriental, pièce musicale de l’écrivain arménien ottoman Hagop Baronian. Écrite en 1869, c’est la première pièce arménienne à l’affiche d’un théâtre turc.
Istanbul, la ville où Hagop Baronian arrive plein d’espoirs à 20 ans, en (...)
Nous sommes à un dîner avec des amis du ministère des Affaires étrangères. A un moment, dans la conversation, l’un d’eux lance, pensant ainsi glorifier notre pays : « En France, c’est un délit de dire qu’il n’y a pas eu de génocide, mais chez nous dire qu’il y a eu génocide n’en constitue pas un ». S’il est un sujet dont je ne discute pas avec mes amis des Affaires étrangères, c’est bien de la question arménienne. Parce que certains de leurs collègues innocents sont morts sous les balles de l’ASALA (...)
La communauté installée dans l’Hexagone n’a pu bloquer l’adoption de la loi réprimant la négation des génocides. Mais, si la question des massacres de 1915 la divise, elle se rassemble autour de la liberté d’expression. Et s’organise pour, à l’avenir, faire entendre sa voix.
Ils ont perdu la bataille mais, cette fois-ci, ils sont allés au combat en rangs serrés. En 2001, lors du vote de la reconnaissance du génocide arménien par le Parlement, ils étaient restés cois. En 2006, lors d’un premier vote par (...)