Le pouvoir turc s’en félicite bruyamment. Les historiens hostiles à la multiplication des lois mémorielles s’en réjouiront évidemment. Bien qu’il ne le dise pas, le ministère des Affaires étrangères s’en félicite car cela détend les relations avec la Turquie mais que penser de cette invalidation par le Conseil constitutionnel de la loi réprimant la contestation des génocides reconnus par la loi française, c’est-à-dire, en l’occurrence, du génocide des Arméniens ?
Difficile, complexe, la réponse (...)
Bernard Guetta
C’est une fascinante leçon de choses. Ce fut comme une répétition générale de ce que sera ce siècle, monde où les “ « grands” » d’aujourd’hui devront compter avec des “ « petits” » qui n’avaient jamais eu voix au chapitre et font, maintenant, irruption sur la scène politique. Tout était prêt. Après des mois de marchandages, les grandes puissances de l’après-guerre, celles qui s’étaient adjugé les sièges de membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et un droit de veto sur ses résolutions, (...)
Par BERNARD GUETTA membre du conseil de surveillance de Libération.
Il le murmurait il y a dix-huit mois, il le martèle aujourd’hui. Loin d’avoir abandonné cette idée, Nicolas Sarkozy croit plus que jamais nécessaire et possible d’organiser le continent européen en un « espace économique et de sécurité », unissant l’Union européenne, la Turquie et la Fédération de Russie.
Il envisage un continent à quatre étages, une pyramide institutionnelle dont le premier niveau, le plus large, serait cet « espace (...)
Bernard Guetta
La France n’a plus de politique étrangère. Ce n’est pas que le bilan diplomatique de Nicolas Sarkozy soit totalement négatif. Ce président peut, au contraire, se flatter de deux réussites sur la scène internationale puisqu’il avait su faire de l’Union européenne l’instrument d’une médiation entre Russes et Géorgiens et que c’est lui qui était parvenu, surtout, à imposer à George W. Bush la réunion d’un sommet du G 20 pour faire face au krach de Wall Street.
Nicolas Sarkozy a fait voir le (...)
Bernard Guetta
La scène se passe à Istanbul, fenêtres ouvertes sur le Bosphore. La Tusiad, l’organisation du patronat turc, y organisait, hier, une journée de discussions sur les relations entre la France et la Turquie, sujet brûlant depuis que Nicolas Sarkozy s’est fait l’adversaire le plus déterminé de l’entrée des Turcs dans l’Union européenne. Le débat vole haut, histoire, géopolitique, civilisations, et soudain une philosophe, professeure à l’Université Galatasaray, s’adresse aux invités français : « (...)
On pourrait dire qu’elle « se trompe » ou « s’aveugle », mais non. Ces mots seraient trop faibles. La France débloque sur la Turquie, ardemment, obstinément, passionnément, mais pourquoi ?
Comment expliquer qu’elle mette tant de zèle à contrer l’adhésion de ce pays à l’Union européenne alors que l’un des grands défis de ce siècle, le plus pressant, sera d’éviter que l’Islam ne se coalise contre l’Occident dans un désir de revanche historique ? Comment comprendre, surtout, que la France aille sacrifier ainsi (...)
Quand la politique intérieure la prend en otage, la politique étrangère s’en ressent. En 2005, lors du débat sur le projet de traité européen, Jacques Chirac avait voulu enlever un argument aux partisans du « non » en faisant inscrire dans la Constitution que les Français seraient consultés, par référendum, sur tout nouvel élargissement de l’Union.
Aucun pays n’était nommément visé mais il voulait ainsi rassurer les opposants, clairement majoritaires, à une entrée de la Turquie dans l’Europe. Cela n’avait (...)
France Inter - Les Chroniques - Géopolitique
Au premier regard, tout est simple. Durant la Première Guerre mondiale, au moment où s’effondrait l’empire ottoman, les Turcs ont exterminé quelques deux tiers des Arméniens de Turquie, un million deux cent mille personnes au bas mot, considérés à la fois comme alliés des Russes et comme une menace à l’homogénéité d’un pays autrefois multinational mais en train de se réduire à sa métropole turque.
Cette extermination, ce génocide, n’a pas eu la dimension (...)
L’Express du 09/02/2006
En blessant inutilement une foi, ces caricatures ne font que servir les islamistes
L’Express est un espace de liberté. Ses lecteurs le savent. Je le savais, bien sûr, mais il me revient de le souligner alors que Denis Jeambar, ayant décidé d’engager son journal en reproduisant les caricatures de Mahomet, me laisse toute possibilité d’exposer un point de vue différent sur cette publication.
Je lui en sais gré. Je m’en sens plus fier que jamais de collaborer à L’Express, mais (...)
Le Monde - 21/10/2004
Nous avons abaissé, snobé, blessé la Pologne. Au moment où nous tentons de retrouver sa confiance, nous faisons pire avec la Turquie
Varsovie hier, Ankara maintenant, nous répétons la même erreur. Nous gaspillons nos capitaux politiques, nous nous acharnons, aujourd’hui, à perdre l’amitié de la Turquie comme nous avions tout fait, il y a quinze ans, pour bafouer la Pologne.
Les Polonais avaient une passion pour la France. Nous étions à leurs yeux - et c’était vrai - la nation (...)
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