Depuis la libéralisation des années 80-90 amorcée pour satisfaire aux exigences des milieux économiques, la société turque est en mutation rapide.
La soif de démocratie soutenue par une intelligentzia de plus en plus contestataire et les exigences de l’Union Européenne mettent à mal les dogmes de la forme fondamentaliste de la pensée kémaliste pronée par un establishment qui s’assimile de plus en plus au « derin devlet » (Etat profond).
Les coups d’état des années 70-80 ont empèché l’émergence d’une alternative politique sociale-démocrate en faisant fuir les élites de gauche. Si tant est qu’aujourd’hui, face à l’AKP d’Erdogan, il n’y a plus d’opposition crédible, surtout depuis que le CHP à été annihilé par Deniz Baykal, qui, d’un parti progressiste a fait un parti ultra convervateur proche des visions de la partie la plus autoritaire de l’état major.
Aujourd’hui, certains semblent prèts à tout pour faire chuter l’AKP sous le prétexte affiché de la réislamisation de la société. La raison réelle est plus complexe et mèle la perte de privilèges des acteurs de l’état (armée, police, hauts fonctionaires, élus) et l’angoisse de s’affranchir de la société paternaliste et autoritaire pour un avenir rempli d’incertitudes.
La Turquie est sur le fil, l’Europe a, et aura, une réelle influence sur le choix du côté ou elle choisira de descendre. Les articles qui suivent vous aideront à mieux comprendre la révolution silencieuse en cours.
Alors même que sur la scène régionale, dans le contexte des événements sans précédent qui secouent le monde arabo-musulman, la transition politique que vit la Turquie est souvent présentée comme un exemple à suivre, plusieurs péripéties récentes de la vie politique de ce pays conduisent à s’interroger sur la nature des changements qui y sont en cours.
L’ordre d’incarcération par un tribunal d’Istanbul de 163 militaires de haut rang impliqués dans l’affaire « Balyoz », le 11 février dernier, et l’arrestation (...)
Qui l’eut cru ! Recep Tayyip Erdoğan a accepté de participer, le 20 janvier 2011, à l’assemblée générale de la TÜSIAD (Türk Sanayicileri ve Işadamları Derneği, l’Association des industriels et hommes d’affaires turcs). Cette émanation du patronat turc occidentalisé, qui fête actuellement le 40e anniversaire de sa fondation, et constitue l’un des plus importants lobbies de soutien à la candidature européenne de la Turquie, avait fait du premier ministre l’invité d’honneur de son rendez-vous annuel.
La venue du (...)
Kazim Koyuncu est sans doute le chanteur qui a le plus contribué au renouveau de la culture laze dans la jeune génération. Il est né sur la Mer Noire, en 1972, à Hopa dans la province d’Artvin. Une province où les mouvements de gauche étaient importants alors. Ses chansons en langue laze l’ont aussi rendu très populaire dans la Georgie voisine dont la langue est très proche.
Article original
La chanson Gelevera Deresi, qu’il chante en duo avec la chanteuse Sevval Sam et qui accompagne la vidéo “en (...)
Le parti de la Justice et du développement, l’AKP est au pouvoir en Turquie depuis plus de huit ans aujourd’hui. Il a été aux commandes d’un pays pour lequel la première décennie du XXIè siècle restera comme l’une des plus déterminantes de sa jeune histoire républicaine. Issu d’un islam politique au discours radical, l’AKP s’est voulu réformateur et a su se montrer pragmatique. D’où vient-il ? A-t-il évolué ? Dans quelle mesure ? Editée en 2006, cette analyse se révèle d’autant plus pertinente qu’elle permet (...)
Si l’Ours d’or décerné à Semih Kaplanoglu pour Miel fut l’événement de l’année cinématographique 2010 en Turquie, on notera qu’elle fut également marquée par la sortie du premier film de zombies, de réalisation et de production turques : Ada, l’île ou la noce des zombies. Réflexions sur le zombie...
Le synopsis est des plus simples.
Avec quelques vieux amis, Erhan se rend sur l’une des îles aux Princes, Büyükada, au large d’Istanbul, pour assister au mariage d’une de ses connaissances. Il part équipé d’une (...)
It is amazing to see how fast technological innovations are adopted when they ease our daily lives. Twitter is a good example. People have begun to communicate through tweets that they can easily send with their telephones when they are away from their home or office computers.
Communication of this sort was beyond the imagination of the “professional revolutionaries” who at one time wanted to create a global society where everything, especially information, was shared. Now their dream has (...)
Tout a commencé, samedi 4 février 2010, par la répression d’une manifestation étudiante, à Istanbul, aux abords du Palais de Dolmabahçe, où le premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan rencontrait les recteurs des universités turques. Les forces de l’ordre ont en effet dispersé les manifestants sans ménagement, d’une façon qui a choqué la presse présente sur les lieux, l’amenant à estimer que la réponse policière avait été manifestement « disproportionnée ». Une étudiante enceinte a notamment perdu l’enfant (...)
The vast majority of participants in a newly-released survey believe that the ban on the use of the Muslim headscarf on university campuses and in public and private businesses is unjust and that the number of women in the work force would increase if the ban were ended.
Over 72 percent said Turkey would witness an increase in women in the work place in such a case. The poll was conducted by the Ankara-based MetroPOLL Strategic and Social Research Center upon the request of the Turkish (...)
There is certainly quite a weird paradox in the whole headscarf discussion. So-called “modern Turks” fight against the idea of women covering themselves, in the name of emancipating them, but the ban on the headscarf serves nothing but the maintenance of the patriarchal culture in Turkey. The male-dominant, patriarchal culture in Turkey dictates that women should stay at home, just look after the kids and stay away from social contact where they would interact with men. Does the very ban on (...)
Dans un pays qui n’a pas une seconde à perdre, ce problème du voile, qu’une poignée de principes et une pincée de logique pourraient suffire à résoudre, n’a que trop duré. Et ce, pour trois raisons :
1) un symbole est d’une importance capitale ; si tu l’interdis, comme le kurde ou le voile, alors tu en renforces le fétichisme, tu le rends plus compact, plus irréductible.
2) Comme disaient les speakers de foot de mon enfance, le kémalisme des années 1930 est en train de jouer les arrêts de jeu : il a (...)
0 | ... | 10 | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 | 90 | ... | 240
0 | 20