Depuis la libéralisation des années 80-90 amorcée pour satisfaire aux exigences des milieux économiques, la société turque est en mutation rapide.
La soif de démocratie soutenue par une intelligentzia de plus en plus contestataire et les exigences de l’Union Européenne mettent à mal les dogmes de la forme fondamentaliste de la pensée kémaliste pronée par un establishment qui s’assimile de plus en plus au « derin devlet » (Etat profond).
Les coups d’état des années 70-80 ont empèché l’émergence d’une alternative politique sociale-démocrate en faisant fuir les élites de gauche. Si tant est qu’aujourd’hui, face à l’AKP d’Erdogan, il n’y a plus d’opposition crédible, surtout depuis que le CHP à été annihilé par Deniz Baykal, qui, d’un parti progressiste a fait un parti ultra convervateur proche des visions de la partie la plus autoritaire de l’état major.
Aujourd’hui, certains semblent prèts à tout pour faire chuter l’AKP sous le prétexte affiché de la réislamisation de la société. La raison réelle est plus complexe et mèle la perte de privilèges des acteurs de l’état (armée, police, hauts fonctionaires, élus) et l’angoisse de s’affranchir de la société paternaliste et autoritaire pour un avenir rempli d’incertitudes.
La Turquie est sur le fil, l’Europe a, et aura, une réelle influence sur le choix du côté ou elle choisira de descendre. Les articles qui suivent vous aideront à mieux comprendre la révolution silencieuse en cours.
Durant le week-end dernier en Turquie, le oui l’a largement emporté lors du référendum sur la révision de la Constitution, qui datait d’il y a 30 ans, l’époque du putsch des militaires, tenants de la laïcité. Alors faut-il voir un recul de cette laïcité ? Est-ce vraiment un pas vers l’Europe ? Quel jeu la Turquie joue-t-elle ?
DÉBAT avec : Marc SEMO, Rédacteur en chef adjoint et responsable pages monde, Libération Riva KASTORYANO, Directrice de recherches au CERI – Sciences Po Samim AKGÖNÜL, Professeur (...)
La lettre du YÖK (Yüksek Öğretim Kurulu – Conseil de l’enseignement supérieur), qui a demandé aux professeurs de ne pas exclure les étudiantes voilées de leurs cours, dans les universités, a ravivé une polémique qui a régulièrement tenu le devant de la scène politique, en Turquie, au cours des deux dernières décennies. Toutefois, en dépit de l’ampleur des discussions qui agitent la société turque sur le sujet, la question semble être, cette fois, entrée dans une phase de banalisation.
Il y a deux ans et demi, (...)
During the course of the past few weeks, there has been a debate surrounding the Gülen movement and calls for the movement to be transparent.
I think these calls were misguided because they do not take into account the operational code of the movement and also seem to have a naive understanding of modern Turkish political history.
Starting from the 19th century, Islamic movements generally had an anti-imperialist character. Moreover, they had a state-centric approach. Coupled with and (...)
Ce début de mois d’octobre 2010, qui voit la vie politique turque marquer une certaine pause, après les semaines agitées ayant précédé le référendum du 12 septembre dernier, est aussi l’occasion de se préparer à de nouvelles échéances.
Le 1er octobre a été marqué par l’ouverture de la session parlementaire et le discours prononcé à cette occasion par le président de la République, Abdullah Gül. Ce dernier a tenu des propos en demi-teinte, plaidant certes pour la démocratie et le pluralisme, mais renvoyant (...)
Un incident révélateur des conflits internes, dont la société turque est l’objet, défraye la chronique depuis une semaine en Turquie. Une série de vernissages organisés dans le quartier de Tophane, à Istanbul, a été attaquée, le 21 septembre au soir, par une quarantaine d’individus armés de gourdins, aux cris de « Allah Akbar ! ». Plusieurs personnes ont été blessées et les vitres d’une galerie d’art ont été brisées. Le gouverneur d’Istanbul a condamné cette agression, et promis que ses auteurs (dont certains (...)
Le « Oui » l’a très largement emporté hier lors du référendum qui proposait aux électeurs turcs de réviser certaines dispositions de la Constitution de 1982, en particulier de restructurer la hiérarchie judiciaire et de soumettre un peu plus l’autorité militaire à l’Etat de droit. Alors que les résultats officiels n’ont pas encore été proclamés, le dépouillement achevé, pour près de 99% des votes, fait état de 58% pour le « Oui », le « Non » n’obtenant que 42%, tandis que la participation est estimée à 77%, un (...)
À la veille du référendum qui doit se prononcer sur une révision constitutionnelle qui se propose principalement de changer le mode de désignation de la hiérarchie judiciaire et le statut de celle-ci, les différents protagonistes de la vie politique turque fourbissent d’ultimes arguments pour inciter les électeurs à soutenir le projet, à le rejeter ou à bouder les urnes. Le premier ministre s’en remet désormais à une formule simple : voter « oui » c’est choisir la « Constitution du peuple » et s’éloigner (...)
Après les 5 jours d’incertitude, on connaît enfin le nom du prochain chef de l’armée de terre. Il s’agit du général Erdal Ceylanoğlu, l’actuel commandant du premier corps d’armée basé à Istanbul. Cette nomination a permis également de confirmer celle du général Işık Koşaner, comme nouveau chef d’état major. Ce dernier pourra, en effet, quitter ses fonctions actuelles à la tête de l’armée de terre pour prendre le commandement suprême de l’armée turque, à la fin du mois d’août, en remplacement du général İlker (...)
Chaque année la tenue du Conseil militaire suprême (YAŞ - Yüksek Askeri Şura) apparaissait comme une cérémonie programmée débouchant sur des décisions sans surprise. Cette institution, qui rassemble les plus hauts responsables militaires, se réunissait ainsi pour décider tranquillement des nominations et promotions à effectuer, y compris, le cas échéant, de celles des chefs de l’armée turque (chef d’état major, chefs des trois armes et chef de la Gendarmerie). Dans ce scénario convenu, les membres civils du (...)
L’heure du bilan a sonné à l’issue du dernier YAŞ (Yüksek Askeri Şura - Conseil militaire suprême) qui a clos ses travaux le 4 août, après quatre jours tendus de session pendant lesquels le premier ministre a imposé sa présence permanente, et bien souvent ses vues, aux plus hauts responsables militaires du pays. Car la dernière édition du YAŞ a été indiscutablement une nouvelle victoire du gouvernement sur des militaires de plus en plus affaiblis par les coups multiples et variés que leur inflige le (...)
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