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Turquie et UE tentent d’arrondir les angles en vue des négociations d’adhésion

lundi 7 mars 2005

AFP - 07/03/2005

ANKARA - Des représentants de la « troïka » européenne ont entamé lundi à Ankara des discussions avec les dirigeants turcs visant à préparer le terrain au lancement de négociations d’adhésion entre la Turquie et l’Union européenne en octobre.

Le refus par la Turquie de reconnaître la république de Chypre, un des 25 membres de l’UE, devait figurer en bonne place dans l’ordre du jour de ces entretiens.

Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul conduisait la délégation turque, l’UE étant représentée par le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn, le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn et le ministre britannique délégué aux Affaires européennes, Denis MacShane.

Le Luxembourg assure actuellement la présidence tournante de l’UE. La Grande-Bretagne assumera cette fonction au deuxième semestre de cette année.

Lors d’un sommet historique en décembre à Bruxelles, les dirigeants européens ont donné leur feu vert au lancement, le 3 octobre, de négociations d’adhésion avec Ankara.

Ils ont toutefois posé comme condition la signature par la Turquie d’un protocole étendant aux dix nouveaux membres de l’UE, dont Chypre, l’accord d’union douanière qui la lie déjà aux autres Etats membres.

M. Rehn a affirmé dimanche soir, au terme d’un entretien avec M. Gul, avoir reçu des assurances quant à la signature de ce protocole dans les temps impartis.

Ankara maintient cependant que l’extension de l’accord d’union douanière ne saurait être interprété comme une reconnaissance de facto de la République de Chypre et envisagerait, selon la presse, d’insérer une clause sur ce point dans le protocole qu’elle doit signer.

Chypre est divisée en deux entités depuis l’invasion de l’île en 1974 par les troupes turques en réaction à une tentative de coup d’Etat mené par des Chypriotes-grecs et visant à la rattacher à la Grèce.

La République de Chypre administre la partie chypriote-grecque de l’île et est la seule entité reconnue internationalement. La République turque de Chypre-Nord (RTCN), autoproclamée en 1983, est reconnue par la seule Turquie, qui y maintient quelques 30.000 militaires.

Le rejet par les Chypriotes-grecs, lors d’un référendum en avril 2004, d’un plan de réunification de l’île proposé par l’Onu a exaspéré l’UE qui n’en a pas moins intégré la République de Chypre en mai, tandis que les Chypriotes-turcs, qui avaient massivement approuvé le plan onusien, sont restés à la porte de l’Europe.

Ankara reproche depuis lors à l’UE de ne pas avoir tenu la promesse d’un allégement des sanctions économiques frappant la RTCN qu’elle avait faite pour récompenser les Chypriotes-turcs de leur soutien au plan de paix.

Les représentants de l’UE devaient par ailleurs renouveler leurs pressions sur Ankara pour encourager la reprise d’un mouvement de réformes démocratiques qui marque le pas depuis l’obtention d’un date pour le début des négociations d’adhésion.

M. Rehn a déclaré dimanche que le gouvernement turc devait appliquer correctement les mesures visant à éradiquer la torture, étendre les droits des femmes et des Kurdes, améliorer la situation des minorités non-musulmanes et assurer une plus grande liberté d’expression.

Olli Rehn devait rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant du principal parti d’opposition Deniz Baykal plus tard dans la journée.

Il doit s’entretenir mardi à Istanbul avec des représentants de la société civile et des hommes d’affaires.

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