()Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a estimé lundi à Berlin que la Turquie devait remplir les critères d’adhésion à l’Union européenne « pas seulement sur le papier, mais dans les faits », se disant toutefois convaincu que le délai d’ouverture des négociations serait tenu.
« Nous avons la ferme volonté que les critères soient remplis pas seulement sur le papier, mais aussi dans les faits », a déclaré le chancelier allemand à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre grec Costas Caramanlis.
Le chancelier s’est déclaré convaincu que les « obligations » imposées par l’UE à la Turquie pour le 3 octobre 2005 seraient remplies et que le délai serait tenu.
Interrogé par ailleurs dans une interview à la chaîne de télévision privée ntv sur le point de savoir si la Turquie avait fait un pas en arrière, le chancelier a répondu : « Elle n’a pas fait de pas en arrière, mais pas non plus de progrès au cours de la mise en œuvre » de ses obligations.
L’UE a donné en décembre 2004 son feu vert au lancement dès octobre de négociations d’adhésion avec Ankara, mais a recommandé à la Turquie de traduire dans la pratique ses engagements en faveur d’une amélioration de la situation des droits de l’homme et de la démocratie.
Pour sa part, le Premier ministre grec a aussi insisté sur le respect, « dans chaque phase du processus », des critères d’adhésion imposés en décembre 2004 par l’UE à la Turquie.
Dans un entretien au quotidien allemand Berliner Zeitung de samedi, le président du groupe du Parti socialiste européen (PSE) au Parlement européen, Martin Schulz, a remis en cause l’ouverture de négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE, en raison du dossier chypriote et de l’attitude de la police turque lors d’un rassemblement le 6 mars à Istanbul à l’occasion de la Journée de la femme.
Ankara doit « enfin régler la question chypriote ». « En ce moment, je ne vois pas de changement sur ce point. Si ça ne bouge pas, les négociations d’adhésion ne commenceront pas », a affirmé l’eurodéputé.