APRÈS TROIS JOURS de négociations « empreintes de cordialité », les ministres des affaires étrangères de Turquie, de Grèce et de Yougoslavie ont signé hier soir à Ankara un nouveau traité destiné à raffermir une alliance balkanique dont la solidité avait paru douteuse à plusieurs reprises depuis la signature en août dernier du traité de Bled.
La décision la plus intéressante, encore qu’attendue depuis longtemps, est la création d’une Assemblée consultative balkanique. Celle-ci sera composée de représentants des Parlements respectifs à raison de vingt membres par pays. Bien que les pouvoirs exacts de cette Assemblée ne soient pas encore rigoureusement définis, il semble que toute idée d’intégration soit exclue, chacun des Etats membres de l’alliance balkanique conservant son libre choix quant à la désignation de ses représentants.
L’Assemblée consultative se réunira une fois par an, et à tour de rôle, dans chaque capitale. Seule la clause prévoyant la possibilité d’une collaboration de cette Assemblée balkanique avec les organismes internationaux similaires peut être interprétée comme un désir des signataires de vouloir créer indirectement des liens plus étroits entre la Yougoslavie, qui n’est pas membre du pacte atlantique, et les puissances occidentales. Du côté yougoslave, on paraît en tout cas considérer la mise en œuvre de cette Assemblée comme une preuve de la coexistence possible entre systèmes politiques et sociaux très différents.
Deux autres décisions ont été adoptées à l’issue de la conférence d’Ankara : la convocation, à une date non encore fixée, d’une conférence des organismes économiques des trois pays signataires et la nomination d’une commission mixte chargée de rédiger un projet d’institut d’études balkaniques, dont le siège serait fixé à Bled.
Télécharger le texte de l'article au format PDF
RSS 2.0