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Le président français et le chancelier ont fait front commun lors du sommet franco-allemand

Le oui à la Turquie de Chirac et Schröder

dimanche 31 octobre 2004, par Luc de Barochez

Le Figaro 27/10/2004

Berlin : de notre envoyé spécial Luc de Barochez

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Tayyip Erdogan (à gauche), Gerhard Schröder et Jacques Chirac, hier à Berlin. Le chancelier allemand et le président français ont assuré de leur soutien le premier ministre turc, mais en soulignant l’effort « très important » à fournir encore par le pays candidat pour s’adapter au règles de l’Union européenne. (Photo Michael Urban/AFP.)

Les négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne s’engageront l’an prochain ou début 2006. Pour les autorités de France et d’Allemagne, la chose est quasiment acquise, malgré les réticences d’une partie de leurs opinions publiques. Seule la date précise reste à fixer. Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont fait front commun hier à Berlin, à l’occasion d’un sommet franco-allemand qui a précédé une rencontre à trois avec le premier ministre turc, Tayyip Erdogan. Ce dernier, et ce n’est pas un hasard, était venu à Berlin signer un contrat d’achat de 36 avions européens Airbus (1).

Jacques Chirac a balayé les objections de ceux qui, en France, réclament une décision rapide de la représentation populaire sur la candidature turque. « La réponse ne viendra que dans dix ou quinze ans »,à l’issue des pourparlers d’adhésion, qui seront sanctionnés en France par un référendum, a-t-il insisté. « Cette polémique aujourd’hui n’a pas de sens et ne peut pas être de bonne foi. »

De même, « l’affaire des négociations avec la Turquie n’a strictement rien à voir avec la Constitution européenne » qui doit être signée vendredi à Rome et soumise à référendum l’an prochain en France. Pour le chef de l’Etat, « ceux qui essayent de mêler les deux questions le font par esprit polémique ou par mauvaise foi ». D’une même voix, le président de la République et le chancelier fédéral ont affirmé que l’objectif des négociations ne pouvait être que l’adhésion pleine et entière de la Turquie. Ils ont cependant souligné que les discussions seraient longues, de dix à quinze ans. Leur résultat n’est pas acquis d’avance, ont-ils dit, car le pays candidat doit encore fournir un effort « très important » pour s’adapter aux règles de l’UE. Jacques Chirac, encouragé par Gerhard Schröder, a souligné que son « voeu le plus cher » était l’adhésion d’Ankara à l’UE, dès que les conditions le permettront. « C’est dans l’intérêt de la Turquie et de l’Union européenne, a déclaré le président français, et c’est aussi dans l’intérêt de la paix, de la sécurité et de la démocratie dans le monde et dans notre région. » Cependant, « on peut imaginer que la Turquie ne souhaite pas aller au terme des efforts nécessaires pour s’adapter. Il faudrait alors en tirer les conséquences. »

Mais en ce qui concerne la France et l’Allemagne, « nous nous engageons dans cette procédure avec l’espoir et la volonté qu’elle aboutisse comme nous le souhaitons », a-t-il dit.

Plus l’échéance de la mi-décembre approche, plus Jacques Chirac apparaît déterminé à lancer la procédure de négociations. La décision doit être prise par le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, qui se réunit les 16 et 17 décembre à Bruxelles. La Commission européenne, dans un rapport, lui a recommandé d’ouvrir les pourparlers avec Ankara. « Le Conseil européen va probablement adopter ses propositions », a déclaré le président de la République. Jacques Chirac a exclu que la France puisse proposer une sorte de « prénégociation » l’an prochain avec la Turquie avant l’ouverture des véritables pourparlers. Pour la France comme pour l’Allemagne, l’affaire est entendue, il faut entrer dans le vif du sujet. Mais peut-être seulement après la ratification du traité constitutionnel. Chirac et Schröder ont rendez-vous début décembre pour parler de la date.

(1) Il s’agit de 19 Airbus A 320, 12 A 321 et 5 A 330-200 destinés à équiper la compagnie nationale Turkish Airlines.

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