La cartographie constitue l’un des trois langages utilisés pour délivrer des informations dans un manuel d’histoire, les autres étant le texte et l’iconographie. Ces cartes à petite échelle ne servent pas seulement à localiser un phénomène dans l’espace : elles répondent aussi au désir de représenter et de se représenter. Si on les extrait de leur co-texte pour les réunir en un corpus, on prend plus facilement conscience des choix des auteurs : âges historiques et aires géographiques représentés (« âges (...)
La cartographie constitue l’un des trois langages utilisés pour délivrer des informations dans un manuel d’histoire, les autres étant le texte et l’iconographie. Ces cartes à petite échelle ne servent pas seulement à localiser un phénomène dans l’espace : elles répondent aussi au désir de représenter et de se représenter. Si on les extrait de leur co-texte pour les réunir en un corpus, on prend plus facilement conscience des choix des auteurs : âges historiques et aires géographiques représentés (« âges (...)
Trapeza, octobre 1998. Comme son nom l’indique, ce très petit village chypriote est construit sur un des nombreux plateaux entourés de ravins qui dominent la côte nord-est de l’île, en avant de la chaîne du Pentadactyle. De là, par temps clair, on peut voir la côte turque à l’horizon. En 1960, lors de la naissance de la république de Chypre, Trapeza comptait 79 habitants, tous musulmans ; trop isolés dans une région majoritairement orthodoxe, ne pouvant assurer leur défense au moment des affrontements (...)
Dans l’article précédent, j’ai brièvement présenté le processus d’étatisation, et de turquisation de la coutume de Newroz, le nouvel an traditionnel kurdo-iranien.
Je dois dire que, lorsque je travaillais à ma thèse sur l’étatisation de l’histoire par Atatürk au début des années trente, de doctes personnes (pas forcément turques) m’objectaient que tout cela était du passé, un passé révolu. Les élucubrations d’Atatürk et de ses proches, la « thèse turque d’histoire », la « théorie solaire de la langue » (...)
Depuis l’émergence de l’affaire Ergenekon, nombreux sont ceux, hors de Turquie (et même en Turquie) qui se demandent ce que signifie ce terme et quelle est son origine. Je propose ici un extrait un peu remanié de mon ouvrage Espaces et temps de la nation turque (1997), lui-même tiré de ma thèse « De l’Adriatique à la mer de Chine. Les représentations turques du monde turc à travers les manuels scolaires d’histoire » (1994).
Les inscriptions de l’Orkhon : le passé exemplaire des Turcs
Au sud du lac (...)
Newroz, ce terme désigne la fête du printemps, fête de l’année nouvelle dans les sociétés irano-kurdes. En turc, on écrit Nevruz. Utilisez un w et vous révélez ipso facto des penchants pro-Kurdes, car « la lettre w n’existe pas dans l’alphabet turc ». En Turquie, newroz est fêté dans le sud-est du pays et partout où se trouvent des Kurdes en nombre… c’est-à-dire un peu partout, et comme les Kurdes sont souvent dans les banlieues pauvres, c’est, dans les grandes villes, une fête de déshérités, c’est la fête des (...)
Le texte qui suit a été présenté à l’ENS de Paris en 2008 et révisé en mars 2011. On y trouvera des idées antérieurement exposées et publiées, mais sous une forme plus synthétique, avec toutefois quelques idées et références nouvelles.
Pour répondre à la problématique du séminaire, j’ai choisi de réexaminer mes travaux sur l’historiographie turque en concentrant mon attention sur le problème du rapport entre le citoyen et le territoire de la nation.
Si j’emploie le mot « problème », c’est parce que, même en (...)
Alors que la Turquie tente de confirmer sa place dans la nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient et du monde, un procès sans précédent continue de préoccuper une partie l’opinion publique dans le pays ainsi qu’en Europe.
La sociologue antimilitariste et féministe Pinar Selek, co-fondatrice de l’association féministe Amargi, est accusée d’avoir aidé des rebelles kurdes à commettre un attentat à la bombe au marché égyptien d’Istanbul en 1998. Acquittée par trois fois par la cour d’assises d’Istanbul en (...)
Le monastère syriaque de Mor Gabriel, vous vous souvenez, j’en ai parlé dans mon papier du 6 février dernier. Mais plus j’y réfléchis, plus mon coeur se comprime. Franchement, je peux comprendre beaucoup de choses. Je peux comprendre que les terres de ce monastère soient, depuis des siècles, rongées et grignotées par ses voisins kurdes. Parce qu’à la campagne, le paysan est un loup pour le paysan et parce que c’est l’une des choses les plus compréhensibles, et malheureusement les plus naturelles dans (...)
Dans le travail que je fais sur les années 1990 en Turquie, de nombreux événements et personnages de l’époque me raccordent au présent ; l’affaire Pınar Selek en est un triste exemple. Mais une parution récente, découverte dans une librairie d’Istanbul où j’étais justement pour soutenir Pınar, nous en donne un exemple réjouissant : The State of Ata. The Contested Imagery of Power in Turkey, par Mike Mandel et Chantal Zakari [publié par Eighteen Publications, Boston, 2010, 256-xvi p.].
Je ne l’ai jamais (...)
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