Heureusement, il n’y a pas eu de drame. Quelques blessés seulement, selon toute apparence, ce 12 mars au matin. En voyant hier soir les foules qui montaient de toutes part vers la place de Taksim que la police cette fois était bien décidée à préserver de toute manifestation, en voyant les premiers actes dénotant un certain énervement – la mise en place ici ou là d’autobus en travers de la route pour barrer le passage à la police, la destruction de véhicules de l’AKP, de vitrines de sièges du parti – on (...)
A Istanbul, Ankara et ailleurs, les manifestations ont repris, sans atteindre l’ampleur de celles de juin mais en se doublant d’une contestation croissante envers la politique du gouvernement sur le dossier syrien, qui vient de se traduire par la destruction d’un hélicoptère du régime de Damas.
Après des mois de juillet et d’août plutôt calmes, les manifestations ont repris à Istanbul, à Ankara et dans plusieurs villes de Turquie. Elles n’ont pas encore l’ampleur de celles de juin, qui avaient mis 2,5 (...)
La Turquie vit depuis près d’une semaine l’une des pages les plus importantes de son histoire récente et l’AKP l’un des plus gros défis qu’il ait connus depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Qualifiés de « vandales » (çapulcu) par le Premier ministre Erdoğan, les manifestants n’ont pas tardé à faire œuvre de dérision et s’approprier le vocable, qui connaît désormais ses déclinaisons anglaise (« chapulling ») et française (« chapuler »). Retour en cinq parties sur des événements susceptibles de changer la face du (...)
A tous ceux qui cherchent une filiation du mouvement actuel avec quelque “printemps arabe”, je demande s’ils ont observé un phénomène comme celui que je décris ci-après en Libye, en Égypte ou même en Tunisie. « L’empire de la peur s’est écroulé, le mur de la peur est tombé », écrit Füsun Özbilgen ce matin 5 juin sur bianet.org.
Février 1997, un précédent ?
Les gens sont dans la rue, et à la maison ils retrouvent un mode de protestation qui était né en février 1997. Le mouvement s’appelait « Sürekli aydınlık (...)
Au matin du 11 juin, la place de Taksim a été évacuée et « nettoyée ». Il n’était pas pensable qu’une telle fête puisse durer indéfiniment, dans un tel pays et alors qu’une très sévère répression frappe les opposants depuis plus de deux ans. Nous avons vu au cours de la journée du 11 juin la réponse des manifestants et des mouvements de société civile à cette évacuation. Surtout, nous avons vu la réponse du pouvoir : brutale comme toujours, extrêmement brutale. Ce n’est pas étonnant.
Il est certain que l’arrivée (...)
De retour de Turquie, une auteure franco-turque témoigne : Je rentre d’Istanbul. Si je n’y étais pas allée, je n’aurais pas compris. Je n’aurais pas ressenti « l’esprit de Gezi » si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, en dépit des milliers de photos et de vidéos que j’épie obsessionnellement sur Facebook et Twitter depuis le 30 mai.
Ce parc abrite des milliers « d’habitants » depuis quinze jours. On y trouve bien évidemment des tentes, mais aussi une infirmerie, une longue table où des volontaires (...)
Dix jours après le début des premières manifestations contre le gouvernement turco-islamiste, incarné par le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, la répression étatique vient de franchir un seuil. Le but est on ne peut plus clair. Semer la terreur, faire taire les citoyens, annihiler toute forme de résistance à l’islamisation fascisante de la société, intimider les démocrates par tous les moyens, les priver de leurs droits fondamentaux, mais aussi faire planer dans toutes les villes du pays la menace (...)
Monsieur le premier ministre, c’est la deuxième fois que je vous adresse une lettre ouverte. Dans ma première lettre, à laquelle vous n’avez pas répondu, j’évoquais non pas le procès intenté à mon roman Les Filles d’Allah, accusé de blasphème, car la justice doit être indépendante dans une démocratie, mais le rapport que la direction des affaires religieuses, qui dépend de vous, avait rédigé pour me faire condamner à une peine de prison. J’ai été acquitté au bout d’un an de procédure judiciaire mais le (...)
À l’image de la « fille en rouge » gazée par la police, des manifestantes descendent dans la rue pour défendre leurs droits.
Le visage de la révolte est féminin. C’est celui de « la fille en rouge ». Une jeune femme habillée d’une robe rouge fait face à une rangée de policiers casqués des pieds à la tête. L’un d’eux l’asperge de gaz lacrymogène. Ses cheveux se soulèvent. Le cliché a fait le tour du monde. Bien malgré elle, Ceyda Sungur est devenue l’icône du parc de Gezi et le symbole de la répression policière (...)
Ce matin vers 7h30, la police a organisé une farce pathétique sur la place de Taksim mettant en scène des policiers en civil déguisés en faux activistes « provocateurs » et « terroristes » jetant des cocktails Molotov et des pierres sur les TOMA (véhicules anti-émeute et canons à eau) de la police dans le but de justifier une attaque d’une violence extrême pour « protéger le pays de groupes marginaux terroristes ». Comme par hasard, les médias turcs arrivés sur commande qui, manipulés et serviteurs du (...)