En signant ce Traité pour la Communauté de l’énergie, l’Union européenne et neuf partenaires du sud-est de l’Europe (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro, ex-République yougoslave de Macédoine, Albanie, Roumanie, Bulgarie et Mission des Nations unies au Kosovo - UNMIK- à la demande du Kosovo) créeront le cadre juridique d’un marché intégré de l’énergie. Des négociations sont en cours avec la Turquie en vue de son ralliement ultérieur au Traité. Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a dit de ce Traité qu’il était un « premier pas vers l’entrée des Balkans occidentaux dans l’Union européenne et une contribution majeure à la paix et à la stabilité en Europe ». Le Commissaire Andris Piebalgs chargé de l’énergie, qui a signé le Traité au nom de l’Union européenne, a commenté l’événement en disant que « le Traité pour la Communauté de l’énergie améliorerait la sécurité des approvisionnements et renforcerait un secteur stratégiquement vital ».
Ce Traité pour la Communauté de l’énergie aura pour effet d’étendre le marché intérieur de l’énergie à l’ensemble de la péninsule balkanique. Cela signifie que l’acquis communautaire en matière d’énergie, d’environnement et de concurrence y sera appliqué. L’ouverture du marché, la garantie des investissements et un contrôle réglementaire ferme des secteurs de l’énergie seront accrus.
C’est la première fois dans l’histoire que tous ces pays et territoires signent un traité juridiquement contraignant et font un pas vers leur réconciliation après les guerres des années 1990. Le Traité pour la Communauté de l’énergie a été délibérément calqué sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier qui allait conduire à l’Union européenne.
Ce traité créera aussi, premièrement, un cadre politique concerté pour l’aide de la Banque mondiale et de la BERD à des investissements infrastructurels - estimés à 30 milliards de dollars dans le secteur de l’électricité pour rejoindre le niveau des normes de l’UE en 2015 - et, deuxièmement, une extension du système de gaz naturel pour créer un marché intermédiaire du gaz entre la mer Caspienne et l’Union européenne.
D’un point de vue stratégique, le traité crée une route d’approvisionnement de l’Union européenne en gaz au départ du Proche Orient et de la Caspienne, qui se traduira par une concurrence accrue sur les marchés de base de l’UE et une réduction de la dépendance par rapport aux sources de gaz uniques. Les sociétés européennes qui ont investi tout au bout de la chaîne d’approvisionnement seront en mesure de mieux exporter vers l’UE.
Le traité répondra aux préoccupations spécifiques et très locales du sud-est de l’Europe en matière d’énergie et d’environnement comme la surmortalité due aux hivers froids et la dégradation de l’environnement par les rejets des anciennes centrales électriques, l’emploi du bois comme combustible de chauffage domestique et la déforestation qui en résulte et le développement non durable des zones humides et des cours d’eau pour la production d’énergie hydroélectrique.
Les conséquences à court terme de cette initiative devraient être de nouveaux investissements importants dans les secteurs minier et métallurgique tandis qu’à long terme, la stabilisation du secteur de l’énergie soutiendra puissamment la régénération macroéconomique de la région en contribuant à la croissance économique, à la paix et à la diminution de l’émigration.