La Turquie fait un premiers pas sur le génocide arménien

Le ministre des affaires étrangères turc a annoncé que son pays avait récemment adressé une lettre à l’Arménie pour lui proposer la création d’une commission conjointe afin d’enquêter sur les massacres des Arméniens de 1915.

Cette lettre constitue un premier pas vers la normalisation des relations avec l’Arménie puisque si cette « proposition était acceptée, nous serons prêts à négocier avec l’Arménie sur la façon dont cette commission sera mise en place et comment elle fonctionnera », a expliqué le ministre avant d’ajouter que l’administration ottomane n’avait jamais ordonné une extermination systématique et massive de la population arménienne sur son territoire.

Si la Turquie a bien reconnu à l’Arménie son indépendance en 1991, elle n’a jamais établie de relations diplomatiques en raison du profond différend sur le génocide. La frontière entre les deux pays est même fermée depuis 1993.

Les massacres et les déportations d’Arméniens ont fait entre 1,2 million et 1,3 million de morts, selon les Arméniens, et jusqu’à 300.000 morts selon les Turcs.

La Turquie reconnaît que des massacres ont été perpétrés et que de nombreux Arméniens sont morts de fatigue, de maladie ou d’attaques commises notamment par des bandes kurdes lors de leur déportation vers la Syrie, province ottomane.

Mais elle affirme qu’il s’agissait d’une répression dans un empire en déclin contre une population coupable de collaboration avec l’ennemi russe dans un contexte de guerre et que des dizaines de milliers de Turcs ont été tués au même moment par des rebelles nationalistes arméniens.