Le gouvernement chypriote a « regretté profondément » samedi l’insistance de la Turquie à ne pas reconnaître la République de Chypre malgré le fait qu’Ankara ait signé vendredi un protocole étendant son accord d’union douanière avec l’UE aux dix nouveaux membres de l’Union européenne.
« La République de Chypre regrette profondément que la Turquie ait jugé nécessaire de faire une déclaration unilatérale sur Chypre au moment de signer le protocole », écrit le porte-parole du gouvernement chypriote Kypros Chrysostomidès dans un communiqué. « Il est regrettable qu’un candidat déclare ne pas reconnaître un des Etats membres de l’union à laquelle il souhaite adhérer », ajoute M. Chrysostomidès.
Afin de permettre l’ouverture, prévue pour le 3 octobre, de ses négociations d’adhésion à l’UE, Ankara a signé vendredi soir à Bruxelles l’extension de l’accord d’union douanière liant la Turquie à l’UE aux dix pays membres de l’Union entrés dans l’UE en mai 2004, dont la République de Chypre, non reconnue par Ankara.
« La signature, la ratification et l’application de ce protocole ne signifie en rien une reconnaissance de la République de Chypre à laquelle le protocole se réfère », a néanmoins souligné le ministère des Affaires étrangères turc dans un communiqué publié immédiatement après la signature de l’accord.
MÊME SON DE CLOCHE À ATHÈNES
Quelques heures avant Nicosie, Athènes a regretté la déclaration d’Ankara. Avec cette signature « la Turquie a rempli formellement l’obligation qu’elle avait à l’égard de l’UE ainsi qu’à l’égard de tout pays-membre séparément, donc à l’égard de Chypre avec tout ce cela signifie », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères Georges Koumoutsakos « En même temps avec cette déclaration unilatérale - qu’elle a malheureusement considéré qu’elle devait faire - la Turquie insiste sur le prolongement d’un paradoxe politique et juridique. Elle insiste sur la non reconnaissance d’un pays-membre de l’UE alors qu’elle s’apprête à entamer des négociations pour son adhésion », a-t-il souligné. « Ce paradoxe doit disparaître. Le plus tôt possible sera le mieux », a estimé M. Koumoutsakos.