Henry Henry : Que signifie « reconfiguré » alors que les problèmes restent les mêmes : risque de conflits, question palestinienne, Etats corrompus, sociétés verrouillées, économies fragiles.
Bertrand Badie : Certes, les enjeux restent les mêmes, les impasses sont toujours aussi évidentes, et peut-être même les données essentielles du conflit sont-elles semblables à ce que nous avons connu pendant de trop nombreuses années. Pour autant, rien n’est absolument figé. Les acteurs, très nombreux, ont changé, (...)
Guerres et paix au Caucase
Comprendre le Caucase. Tel est l’objet de cet ouvrage,
véritable manuel pluridisciplinaire.
L’auteur, grâce à une connaissance forgée par de nombreuses
années d’expérience sur le terrain, propose aux
lecteurs français, pour qui cette région est encore mal connue,
de multiples clés pour se familiariser avec les enjeux du
Caucase et de ses environnements européens et asiatiques :
enjeux nationaux, historiques, géopolitiques, énergétiques.
À partir de la crise récente en (...)
Extraits de GUERRES ET PAIX DANS LE CAUCASE, Empires, peuples et nations, éditions Non lieu, Paris 2009)
La Turquie est déjà un acteur majeur dans le Sud-Caucase. C’est manifeste sur le plan économique en Azerbaïdjan, en Géorgie, où la Turquie est le premier investisseur, et les échanges avec l’Arménie sont importants malgré la fermeture (jusqu’à quand ?) de la frontière, sans parler des nouveaux travailleurs immigrés arméniens en Turquie, qui sont déjà plus nombreux (peut-être 60 000) que la communauté (...)
Le Président Gül a effectué une visite officielle en Syrie, entre le 15 et le 17 mai 2009. Alors même que le récent remaniement ministériel a vu la nomination d’Ahmet Davutoğlu au poste de ministre des affaires étrangères, ce voyage est très symbolique de la nouvelle diplomatie turque initiée par l’ancien conseiller du premier ministre et du président.
En premier lieu, ce séjour relativement long du chef de l’Etat turc chez un voisin arabe avec lequel Ankara a eu pendant longtemps des relations (...)
Un important remaniement gouvernemental a eu lieu en Turquie au cours du week-end du premier mai. Cette recomposition était attendue, car elle avait été annoncée par le premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan, en personne, au soir du 29 mars dernier, à l’issue d’élections municipales dont les résultats n’avaient pas été à la hauteur des espérances de l’AKP.
Au total, huit ministres ont été remplacés. Pour certains, comme Kemal Unakıtan, qui a du céder le portefeuille des finances à Mehmet Şimşek, il s’agit à (...)
The recent visit of United States President Barack Obama to Turkey was far more significant than the president’s speech would suggest. For Washington, Turkey today has become a geopolitical “pivot state” that is in a position to tilt the Eurasian power equation towards Washington or significantly away from it, depending on how Turkey develops its ties with Moscow and its role regarding key energy pipelines.
If Ankara decides to collaborate more closely with Russia, Georgia’s position is (...)
Rencontrant les dirigeants européens à Prague, le 6 avril 2009, à l’occasion de la tournée européenne qu’il a récemment effectuée, Barack Obama s’est pour la première fois officiellement exprimé sur la candidature turque à l’Union Européenne (UE).
Lors d’une rencontre avec le président tchèque, Vaclav Klaus, qui exerce actuellement la présidence tournante de l’UE, il a redit le soutien des Etats-Unis à l’intégration européenne de la Turquie, en se démarquant du refus français et du scepticisme allemand. (...)
Comme au théâtre, observons le déroulement de l’intrigue et le jeu des acteurs.
Acte 1 : le Premier Ministre turc Erdogan menace de mettre son véto à la candidature du Premier Ministre danois Anders Fogh Rasmussen au poste de Secrétaire Général de l’Otan. Le motif invoqué est que ce dernier a défendu la publication des caricatures sur Mahomet en 2005, caricatures controversées qui avaient provoqué l’ire du monde musulman. Quelques intenses tractations diplomatiques plus tard, Recep Tayip Erdogan ne (...)
La visite du président américain à Ankara et à Istanbul, les 6 et 7 avril 2009, a été largement saluée par la presse et la classe politique turques comme un succès. En tendant la main au monde musulman, en soulignant l’importance stratégique que conserve la Turquie pour les Etats-Unis et en apportant un soutien appuyé à la candidature d’Ankara à l’Union européenne, Barack Obama a ouvert une nouvelle ère dans les relations turco-américaines, particulièrement malmenées au cours des deux mandats de Georges W. (...)
La Turquie est-elle un “partenaire stratégique” des Etats-Unis ? Voilà une question qui travaille l’opinion publique turque. Les Etats-Unis peuvent se prévaloir d’avoir à leurs côtés deux partenaires stratégiques et demi : l’Angleterre, Israël et un peu de Canada. C’est la raison pour laquelle on peut penser que sur cette question, la Turquie est du genre à se voir un peu trop belle.
Mais il est encore trois concepts particulièrement éclairants quant à la question des relations USA-Turquie (cf. Le (...)
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