Pauvres Kurdes ! Quarante millions de personnes écartelées entre la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie. Et l’on apprend que l’Iran et la Turquie semblent soudain décidés à oublier leurs divergences pour se débarrasser d’un ennemi commun : la résistance armée kurde. L’offensive se poursuit, dans l’indifférence générale.
Depuis quelques mois, la République islamique d’Iran s’est lancée dans une répression féroce des militants kurdes du PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan), qui a conduit à la pendaison (...)
En démissionnant le 29 juillet en compagnie de ses principaux collaborateurs, l’ancien chef d’état-major, Işık Koşaner, pensait peut-être qu’au moins ce départ lui permettrait d’entamer une retraite plus paisible que les derniers mois qu’il avait vécus à la tête des forces armées. Erreur ! Le général Koşaner s’est peut-être évité d’avoir à supporter le triomphe d’un premier ministre dominateur, présidant seul le Conseil militaire suprême (YAŞ), qui s’est tenu au début du mois d’août, mais il n’en est pas quitte (...)
La décision prise, le 29 juillet au soir, par l’état-major de l’armée turque de démissionner collectivement fait craindre l’éclatement d’une nouvelle confrontation entre civils et militaires en Turquie. Professeur à l’IEP de Grenoble et chercheur à l’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul (IFEA) depuis 2006, Jean Marcou connaît particulièrement bien ce pays, où il a enseigné les sciences politiques et administratives à la fin des années 1980. Il a bien voulu décrypter, pour El Watan, cet événement (...)
L’état-major de l’armée turque a annoncé, vendredi 29 juillet au soir, sa décision de démissionner collectivement. Plus précisément, ce sont le chef d’état-major, le général Işık Koşaner, et les généraux commandant l’armée de terre (Erdal Ceylanoğlu), l’aviation (Hasan Aksay) et la marine (Eşref Uğur Yiğit), qui ont demandé à faire valoir leur droit à la retraite. Au sein du commandement suprême de l’armée turque, le seul à s’être tenu en dehors de ce mouvement est le commandant de la Gendarmerie, le général Necdet (...)
Après avoir reçu un accueil mitigé en Italie, au Royaume-Uni, et avoir été reçu en Grèce par le premier ministre Georges Papandréou, l’envoyé spécial de Mouammar Kadhafi et vice-ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Laabidi, s’est rendu, le 4 avril, à Ankara, pour essayer d’obtenir l’appui de la Turquie, dans la recherche d’une solution négociée, permettant de sortir du conflit armé en cours.
Une source proche du ministère turc des affaires étrangères a annoncé, à cet égard, qu’il y avait des (...)
Ankara vit au rythme des « révélations » sur cette nébuleuse censée fomenter des coups d’Etat. Les « puissants » d’hier, les militaires et membres de l’establishment kémaliste (républicains laïcs), sont dans l’œil du cyclone judiciaire turc.
Depuis quatre ans, les Turcs vivent au rythme éprouvant de l’« Affaire Ergenekon » . Un terme quasi générique qui recouvre tout à la fois des actions subversives, des tentatives de coup d’Etat et des complots qui auraient été fomentés, depuis des années, par une nébuleuse (...)
Depuis deux semaines, c’est l’alerte en Turquie. “Ah, par pitié, faites qu’Ergenekon ne devienne pas un nouveau Susurluk !” Susurluk, c’était un scandale aussi grand qu’une montagne et son procès avait donné naissance à un Mickey Mouse. Mais ce n’est pas là le fond de la chose que visent ces mises en garde. Elles visent le fait qu’en caricaturant, d’une certaine manière, cette affaire, on ait manqué une superbe occasion de débarrasser le pays de ce qu’on appelle l’Etat profond. Et on nous dit, attention, (...)
Le « modèle turc », c’est un peu, ces dernières semaines, comme le grand Bazar d’Istanbul. Les visiteurs, arabes et occidentaux, sont nombreux, ne cherchent pas tous la même chose mais presque tous finissent par à en rapporter une trouvaille.
Les uns y puisent la preuve qu’islam et démocratie peuvent coexister ; les autres que l’armée –même cantonnée dans ses casernes– reste une garantie pour les « fondamentaux » du pays ; d’autres, qu’il est possible de tenir tête à Israël ; les derniers que ce « modèle (...)
Les pluies d’hiver ont fait place aux beaux jours sur la côté lycéenne du sud de la Turquie. Avec la chaleur et le soleil, les touristes, surtout des Anglais, réinvestissent petit à petit les ruelles du vieux centre de cette petite ville de la « Riviera turque ». Le petit restaurant de spécialités crétoises, lui, est fermé. Récemment, les gendarmes se sont présentés à deux reprises pour interpeller son gérant.
Prévenu par un ami, Turgut B.[1] a décidé de se faire discret en attendant que les gendarmes (...)
Après les coups de boutoir médiatiques et judiciaires qui ont ruiné l’autorité politique de l’armée au cours des années 2008 et 2009, l’année 2010, en ajoutant aux vagues d’arrestations et aux procès de militaires, une réforme constitutionnelle, frappant principalement la hiérarchie judiciaire, a fait chanceler le système politique de démocratie contrôlée, établi par la Constitution de 1982.
En 2010, le processus de démilitarisation s’est néanmoins poursuivi, en prenant une intensité encore supérieure. À cet (...)