Pour Dominique de Villepin, la Turquie doit reconnaître Chypre

Le Premier ministre Dominique de Villepin déclare que la Turquie devra reconnaître Chypre avant de négocier son entrée dans l’Union européenne.

La Turquie a signé vendredi le protocole élargissant son union douanière aux dix nouveaux Etats membres de l’Union européenne, dont Chypre, mais a souligné que cela ne signifiait pas qu’elle reconnaissait l’autorité du gouvernement de Nicosie sur la totalité de l’île.

« La Turquie vient d’annoncer que sa signature ne valait pas reconnaissance de Chypre. Il ne me paraît pas concevable qu’un processus quelconque de négociation puisse s’ouvrir avec un pays qui ne reconnaîtrait pas chacun des membres de l’Union européenne », a déclaré Dominique de Villepin sur Europe Un.

Interrogé sur l’éventualité d’un report de la date du 3 octobre pour le démarrage des négociations en cas de non reconnaissance de Chypre, il a répondu « tout à fait ». « Il ne me paraît pas concevable de rentrer dans un processus avant que la Turquie ait clairement indiqué sa volonté de reconnaître chacun des membres », a-t-il souligné.

A la sortie du conseil des ministres, le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a également jugé que « la déclaration dans laquelle la Turquie ne reconnaît pas l’autorité de Nicosie sur la partie nord (de Chypre) est pour moi une déclaration qui est non compatible avec les obligations que tous les Etats européens doivent avoir les uns avec les autres ».

Le gouvernement chypriote grec, reconnu sur le plan international, est entré en mai 2004 dans l’UE comme seul représentant de toute l’île de Chypre, divisée depuis l’intervention des forces turques en 1974. Ankara ne reconnaît que l’enclave turque du nord de l’île.