Aucun membre de l’Union européenne n’a proposé de différer l’ouverture des pourparlers d’adhésion prévus avec la Turquie, fait savoir le président de la Commission européenne Manuel José Barroso.
« Jusqu’ici, aucun pays ne m’a indiqué qu’il souhaitait reporter le début des pourparlers (3 octobre) », a déclaré Barroso au quotidien polonais Gazeta Wyborcza.
« La Commission européenne a préparé un programme de négociations avec la Turquie. Il appartient aux pays de l’UE de décider (de le soutenir ou non) », a dit Barroso, qui doit rencontrer des dirigeants est-européens mardi à Varsovie et à Budapest.
A la suite du président Jacques Chirac, le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a accentué mardi la pression sur Ankara en demandant aux autorités turques de clarifier leur position sur Chypre.
« Il n’est guère envisageable qu’un pays qui demande à entrer dans une communauté refuse de reconnaître l’un de ses membres », a dit le chef de la diplomatie française devant la conférence des ambassadeurs de France.
Vendredi, Jacques Chirac avait déclaré que le refus d’Ankara de reconnaître Chypre posait « des problèmes politiques et juridiques » et ne s’inscrivait pas dans l’esprit de l’UE.
Lundi à Bruxelles, Françoise Le Bail, porte-parole de la Commission, a déclaré qu’un geste de la Turquie tendant à la reconnaissance de Chypre serait une mesure utile mais pas nécessaire sur le plan juridique pour que les pourparlers d’adhésion d’Ankara débutent comme prévu le 3 octobre.
La dirigeant conservatrice allemande Angela Merkel, à qui les sondages prédisent la victoire aux législatives anticipées du mois prochain, a écrit aux dirigeants de l’UE pour qu’ils se prononcent sur sa proposition visant à offrir à la Turquie un statut particulier en cas d’échec des pourparlers.
La Turquie a écarté le dernier obstacle à l’ouverture de ses pourparlers d’adhésion en signant la semaine dernière le « protocole d’Ankara », qui étend son union douanière aux dix nouveaux membres de l’Union, Chypre compris.
Mais elle a souligné dans une déclaration que cela n’avait pas valeur de reconnaissance officielle du gouvernement chypriote (grec) de Nicosie - le seul que Bruxelles tienne pour l’autorité légitime de l’île.