JERUSALEM (AP) - La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni entamait dimanche dernier son premier voyage officiel à l’étranger par une visite à la synanogue Neve Shalom d’Istanbul, cible d’un attentat meurtrier commis en 2003 et revendiqué par un groupe se réclamant d’Al-Qaïda.
Mme Livni est arrivée dans la journée pour une visite de deux jours en Turquie, allié traditionnel qui a tenté de se poser en médiateur entre Israéliens et Palestiniens au cours des dernières années. Elle doit se rendre à Ankara pour des entretiens lundi avec son homologue turc Abdullah Gül, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, et le président Ahmet Necder Nezer.
Ces rencontres devraient porter sur les relations bilatérales, la récente arrivée au pouvoir du Hamas dans les territoires palestiniens et le programme nucléaire iranien.
Il s’agit du premier déplacement officiel à l’étranger de la ministre israélienne depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement. D’après Marc Regev, porte-parole de son ministère, le choix de la Turquie montre l’importance des liens entre les deux pays.
Israël et la Turquie se sont cependant brièvement opposés sur les moyens de traiter avec le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, à la suite de la victoire du groupe radical aux élections du 25 janvier.
Les Etats-Unis et l’Union européenne, qui classent le Hamas parmi les organisations terroristes, ont suspendu toutes les aides à l’Autorité palestinienne, demandant que le groupe renonce à la violence et accepte de reconnaître Israël.
M. Erdogan a critiqué l’UE pour avoir pris cette décision et le chef de la diplomatie turque a rencontré en février le chef politique du Hamas, Khaled Mechaal, à Ankara, provoquant la colère d’Israël. La Turquie a affirmé que la rencontre visait à exhorter le Hamas à renoncer à la violence.
Dans un entretien au quotidien turc Milliyet publié samedi, Mme Livni a déclaré que « la question de la visite du Hamas dans les relations israélo-turques » était « close ». « Je ne viens pas discuter de ce petit incident qui fait partie du passé, mais tenir des discussions pour renforcer nos relations basées sur des valeurs communes », a-t-elle souligné.
Dimanche, à Istanbul, la ministre a signé un livre saluant la mémoire des 23 personnes tuées dans les attaques contre la synagogue Neve Shalom et une autre synagogue d’Istanbul à l’automne 2003, ainsi que celle des 22 personnes décédées dans un autre attentat contre Neve Shalom en 1986. Le consulat de Grande-Bretagne et une banque britannique avaient aussi été pris pour cibles lors des attentats de 2003. Au total, une soixantaine de personnes ont été tuées dans les quatre attentats perpétrés en l’espace de quelques jours en 2003 à Istanbul.
dimanche 28 mai 2006
Télécharger le texte de l'article au format PDF
RSS 2.0