CINEMA
Après Jérusalem et avant Mexico l’an prochain, l’équipe du festival Travelling est revenu cette année d’Istanbul avec de grands bouquets de films témoignant de la vitalité du cinéma turc en général et de l’ex-Constantinople en particulier. Du 9 au 16 février, en divers lieux de la métropole, quelque quatre-vingt films (courts et longs métrages, documentaires, etc), dont 75% d’inédits, sont au programme (on remarquera la promotion involontaire des frères Coen pour le festival à travers la vidéo ci-dessus qui présente une scène où l’un des personnages de No Country For Old Men vante tous les mérites du film Les Climats). Travelling Istanbul retrouvera aussi un vrai centre névralgique avec le Liberté, où une salle de projection et un café à l’ambiance très stanbouliote permettront de voir des films, des auteurs, de débattre, s’informer, se restaurer, etc. Avant le premier clap, Liberennes a posé trois questions à Eric Gouzanet, directeur du festival.
- Pourquoi Istanbul et la Turquie ?
Eric Gouzanet : c’est un cinéma qui est en forme, avec vingt à vingt-cinq films d’auteurs produits par an, des films que l’on peut voir de temps à autres ici. C’est le résultat de l’émergence d’une nouvelle génération dont Nuri Bilge Ceylan, sorte d’Antonioni turc, qui a reçu en 2008 le prix de la mise en scène à Cannes pour Les Trois Singes, est le chef de file. Mais on pourrait citer aussi Reha Erdem, avec My Only Sunshine ou Pelin Esmer, qui signe 10 à 11. Deux auteurs qui seront d’ailleurs à Rennes pendant Travelling. C’est aussi un cinéma qui traite de sujets universels qui pourraient être traités dans n’importe quelle autre ville d’Europe. En Turquie il est très regardé, au moins autant que le cinéma hollywoodien. Le choix d’Instanbul nous a permis aussi de nous inscrire dans la “Saison de la Turquie en France" dont on sera d’ailleurs la dernière manifestation et qui nous a permis d’avoir un soutien logistique et financier.
- Justement, les finances ?10 to 11
Nous avons du réduire notre budget (600 000 euros) en raison d’une baisse de la subvention du Conseil général de 24 000 euros. La communication a été réduite, le nombre de films aussi mais les grands axes du festival sont toujours là avec une rétrospective sur Istanbul qui démarrera en ciné-concert avec un film très rare et très peu vu de Tod Browning, la Vierge d’Istanbul, un petit évènement en soi. Mais avec aussi un panorama de la filmographie turque d’aujourd’hui, des concerts à l’Ubu, des expos photos et bien sur une sélection Travelling Junior pour les enfants qui remettra son Eléphant d’or le 14 février au Colombier.
- S’il fallait défendre absolument trois films ?
Personnellement j’ai beaucoup aimé My Marlon and Brando, de Hüseyin Karabey, une histoire d’amour en forme de road-movie qui part d’Istanbul pour arriver au kurdistan irakien et vous emmène dans un beau voyage à travers la Turquie. Il y a aussi Uzak, de Nuri Bilge Ceylan, qui parle de la quête de soi-même, des questions sur le couple, que l’on retrouve dans beaucoup de ses films. Enfin, je citerai Julie en Juillet, de Fatih Akin, un film où un jeune allemand que l’on suit dans son périple à travers l’Europe de l’Est, part vers Istanbul pour retrouver une femme turque rencontrée un soir d’été à Hambourg.
PHA
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Travelling Istanbul