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Relations Arménie-Turquie : la question du génocide de nouveau sur la table

lundi 25 janvier 2010, par AFP

Le Monde/AFP 20/10/10

L’Arménie et la Turquie s’opposent à nouveau sur les massacres d’Arméniens perpétrés en 1915 sous le régime ottoman, Ankara accusant Erevan de tenter de profiter du processus de réconciliation en cours entre les deux pays pour remettre la question sur la table.

« L’Arménie a essayé d’altérer le texte » des accords historiques de normalisation des relations signés en octobre 2009 à Zurich, a estimé mercredi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, cité par l’agence turque Anatolia.

La Cour constitutionnelle arménienne a jugé le 12 janvier que les deux protocoles d’accord alors signés, prévoyant l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture de la frontière commune entre l’Arménie et la Turquie, était conforme à la Constitution.

Mais elle a souligné qu’ils ne pouvaient contredire un article de la déclaration d’indépendance de l’Arménie qui fait référence au « génocide de 1915 », un terme récusé par la Turquie.

L’interprétation de la Cour arménienne ne pourra « jamais être acceptée », a souligné le Premier ministre turc. « Il faut rectifier ça, faute de quoi cela nuira au processus » de réconciliation, a ajouté M. Erdogan, lors d’une visite en Arabie Saoudite.

De son côté, le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a téléphoné à son homologue turc, Ahmet Davutoglu, pour exprimer sa « perplexité » après les déclarations de la Turquie.

Le ministre turc a répondu qu’il voyait des « conditions préalables » dans la décision de la Cour constitutionnelle arménienne, qui a suscité de « l’étonnement » en Turquie, selon un communiqué du ministère arménien des Affaires étrangères.

M. Nalbandian a par ailleurs indiqué que depuis la signature des accords historiques en octobre 2009, « on n’observait en Turquie aucune progression dans le processus de ratification des protocoles », qui doivent encore être approuvés par les parlements des deux pays.

En outre, « la partie turque continue d’évoquer publiquement des conditions préalables qui mettent en danger tout le processus de normalisation des relations arméno-turques », a ajouté M. Nalbandian, sans préciser lesquelles.

Les deux pays entretiennent des relations hostiles depuis des décennies en raison des massacres et déportations d’Arméniens pendant les dernières années de l’empire ottoman, de 1915 à 1917.

La Turquie reconnaît qu’entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri, non pas victimes d’une campagne d’extermination selon elle, mais dans le chaos des dernières années de l’Empire ottoman.

Des responsables turcs ont précédemment répété que les accords ne seraient par ratifiés si aucun progrès n’était constaté côté arménien dans le conflit avec l’Azerbaïdjan sur le Nagorny Karabakh.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan entretiennent des relations très tendues depuis depuis leur indépendance de l’URSS et une guerre au début des années 1990 pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

mkh-su-mm-bfi/mr

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