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Port : une ligne de fret ouvre sur la Turquie

vendredi 2 avril 2010

Ce sera la première « autoroute » de la mer Méditerranée en France. Mercredi prochain, un navire chargé de camions turcs accostera à Brégaillon.

Le port de Toulon (1) est fier de vous annoncer la naissance de son petit dernier : une liaison ro-ro(2) sur la Turquie. À raison de deux accostages par semaine à Brégaillon, puis trois cet été, des navires effectueront le trajet maritime Tekirdag(3)- La Seyne pour y déverser leur flot de camions lestés de marchandises. Le premier bateau est attendu mercredi prochain, dès potron-minet.

Depuis la fermeture de la liaison Toulon-Rome il y a un an, le fret est en net recul dans la rade : -26 % en 2009. L’arrivée de l’opérateur Turc UND Deniz, représenté localement par les sociétés AMV et Worms, toutes deux décisives dans la négociation, est donc une aubaine économique.


Pas de passager à bord

En termes d’image, d’abord, pour l’autorité portuaire (TPM et le conseil général) et son concessionnaire (la chambre de commerce). C’est en effet la première « autoroute » de la Méditerranée qui se crée en France. Grâce à la capacité des navires d’UND, le transfert des camions de l’asphalte vers la mer offre un gain environnemental évident par rapport au « tout routier ».

Les frais portuaires encaissés seront également conséquents, tout comme la charge de travail proposée aux dockers. Enfin, malgré l’absence de passager transporté, les commerces de La Seyne ne devraient pas chômer : on estime à 100 e la somme dépensée par un routier turc de passage au port. L’objectif est fixé à 20 000 remorques par an. Une fois leurs ensembles déchargés, les chauffeurs prendront la direction de l’Espagne, du Portugal, ou encore de l’Angleterre et des pays scandinaves. Reste à traduire en turc les panneaux indicateurs pour éviter qu’ils ne se perdent déjà en centre-ville.

Vers une liaison aérienne avec la Turquie ?

Singularité de cette liaison : elle ne transportera pas les conducteurs des poids-lourds embarqués. Les routiers laisseront ainsi leurs remorques au port de Tekirdag et prendront l’avion jusqu’à Marseille. Une navette les prendra ensuite en charge jusqu’à Brégaillon, où ils récupéreront leurs cargaisons.

La raison ? Comme la traversée dure 72 h, il semblerait que l’opérateur juge plus rentable de faire travailler ces professionnels en Turquie pendant deux jours plutôt que de les payer à humer l’air de la Méditerranée...

Dans l’intérêt de toutes les parties, la CCIV réussirait donc une autre belle opération si elle parvenait à attirer une compagnie aérienne turque, low cost de préférence, sur le tarmac hyérois. Les premières négociations n’auraient pas abouti.

1. Sites de Toulon Côte d’Azur, de Brégaillon et du môle d’armement de La Seyne.

2. De l’anglais Roll-on, Roll-off : « Roule dedans, roule dehors », à la différence des navires cargo, où les produits sont chargés à la verticale par des grues.

3. Le port est situé à l’ouest de la rive européenne d’Istanbul, sur la mer de Marmara.
Ma.d.

Var-Matin

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Sources

Source : Var matin le 30 mars 2010

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