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Offensive diplomatique de la Turquie pour un règlement à Chypre

jeudi 26 janvier 2006, par AFP

AFP

Ankara,24 janvier 2006.

La Turquie a lancé mardi une offensive diplomatique destinée à lever les restrictions commerciales à Chypre dans l’espoir de raviver le processus de paix dans l’île, au point mort depuis 2004.

Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, a dévoilé un « plan d’action » afin de parvenir à un règlement « compréhensif et durable » en 2006 sur cette île méditerranéenne, divisée depuis 1974.

« Nous croyons que nous pourrons lancer un nouveau processus qui faciliterait les efforts afin de trouver une solution compréhensive et permanente au problème », a-t-il dit.

M. Gül a indiqué que la Turquie souhaitait l’organisation, d’ici mai ou juin, d’une réunion de responsables turcs, grecs et des deux communautés de Chypre, sous les auspices de l’Onu, pour déterminer un calendrier pour mettre en œuvre de son plan.

La Turquie a remis le 20 janvier au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan son « plan d’action » et celui-ci « a fait savoir qu’il étudierait soigneusement ce texte », qui appelle à une levée réciproque des restrictions au commerce sur l’île.

« La situation actuelle n’est de l’intérêt de personne », a ajouté M. Gül qui a souligné que son gouvernement aspirait à un règlement de cette épineuse question dans le courant de cette année.

L’été dernier, Kieran Prendergast, le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’Onu, avait pourtant estimé que M. Annan pensait « prématurée » l’idée de lancer un nouveau processus de négociations, du fait du fossé qui sépare encore les deux parties chypriotes.

Le « plan d’action » d’Ankara propose notamment d’ouvrir les ports et aéroports turcs à Chypre en contrepartie d’une levée des sanctions frappant la République turque de Chypre du nord (RTCN).

Le 29 juillet dernier, Ankara avait rempli la dernière condition pour l’ouverture des pourparlers d’adhésion à l’Union européenne - lancées finalement en octobre - en signant un protocole étendant son union douanière avec l’UE aux dix nouveaux Etats membres, dont Chypre.

Mais la Turquie a aussi annoncé plusieurs fois que ses ports et aéroports ne seraient ouverts à Chypre que si les sanctions internationales imposées sur l’entité chypriote-turque étaient simultanément levées.

Les propositions d’Ankara interviennent à la veille d’une visite du chef de la diplomatie britannique Jack Straw à Chypre, où il doit être froidement accueilli mercredi dans le sud en raison de sa décision de rencontrer le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat dans le nord de l’île.

Le gouvernement chypriote-grec, reconnu par la communauté internationale comme la seule entité légitime sur toute l’île, même si son autorité ne s’étend de fait que sur la zone sud, soutient qu’une telle rencontre impliquerait un semblant de reconnaissance par Londres de la RTCN, que la Turquie est la seule à reconnaître.

En 2004, l’Onu avait proposé un plan de réunification de Chypre. Soumis à référendum, ce plan avait été approuvé par les Chypriotes-turcs, mais rejeté par les Chypriotes-grecs. Le président chypriote (grec) Tassos Papadopoulos avait fait campagne pour le « non » et avait été critiqué pour cela par la communauté internationale.

Pour sa part, le dirigeant de la RTCN Mehmet Ali Talat, s’est félicité de l’initiative turque et dénoncé la réaction chypriote-grecque. Il a demandé aux dirigeants chypriotes-grecs « d’accepter la main qui leur a été tendue pour la paix » en avertissant que l’île allait vers une « grande impasse ».

M. Talat et le gouvernement turc avaient été internationalement applaudis pour avoir encouragé la communauté chypriote-turque à approuver le plan de l’Onu.

Après l’échec du référendum, Chypre, toujours divisée, a rejoint l’UE en mai 2004, sans la partie nord de l’île.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit évoquer le dossier chypriote lors d’un entretien avec M. Annan en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse) où il doit se rendre jeudi.

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