Ce groupe « n’est pas notre idée. Nous allons le soutenir, mais nous pensons être capables de réfléchir par nous-mêmes », a déclaré M. Rasmussen, après une réunion des responsables du parti libéral européen. « C’est quelque chose que nous avons accepté avec réticence parce que c’est important pour un grand État membre », a renchéri la présidente du parti, la Belge Annemie Neyts, sans citer directement la France. Le président français Nicolas Sarkozy avait lancé en juillet l’idée d’un « groupe de sages », dans l’espoir qu’on y débatte notamment des frontières de l’UE et de l’adhésion de la Turquie à laquelle il est opposé. Mais depuis, le projet de mandat du groupe, qui s’appelle désormais « groupe de réflexion indépendant », a été précisé par les 27 et ne contient ni le mot « frontières » ni le mot « élargissement ».
« Nous avons pesé sur le mandat », a souligné vendredi le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, assurant que ce groupe ne serait pas un moyen pour bloquer l’adhésion de la Turquie à l’UE. Sa naissance devrait d’ailleurs suffire à la France pour autoriser la semaine prochaine l’ouverture de 2 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, commencées en octobre 2005. Selon le projet de mandat qui sera soumis vendredi aux chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles, ce groupe doit permettre d’« anticiper et relever plus efficacement les défis à long terme (c’est-à-dire à l’horizon 2020-2030) ». Parmi ces défis, « le renforcement et la modernisation du modèle européen qui concilie réussite économique et solidarité sociale », « le développement durable », « la sécurité mondiale », « les migrations », « l’énergie et la protection du climat », « la lutte contre le terrorisme » et un meilleur dialogue avec les citoyens européens. Le groupe doit rendre ses travaux d’ici juin 2010.