Dernier ajout : 2 juillet 2013.
Les articles écrits ou traduits par les collaborateurs de Turquie Européenne, les articles publiés par la presse internationale inédits en langue française.
Au matin du 11 juin, la place de Taksim a été évacuée et « nettoyée ». Il n’était pas pensable qu’une telle fête puisse durer indéfiniment, dans un tel pays et alors qu’une très sévère répression frappe les opposants depuis plus de deux ans. Nous avons vu au cours de la journée du 11 juin la réponse des manifestants et des mouvements de société civile à cette évacuation. Surtout, nous avons vu la réponse du pouvoir : brutale comme toujours, extrêmement brutale. Ce n’est pas étonnant.
Il est certain que l’arrivée (...)
Sur le site Internet des élèves d’un lycée d’Istanbul, un jeune a expliqué que l’important c’est de résister, non de vaincre. « Ils nous chassent avec des gaz ? Peu importe. Reculons. Mettons-nous à l’abri, préservons-nous, pour pouvoir revenir... et résister ». Ce jeune expliquait ainsi la possibilité de préserver sa force et sa vitalité au mouvement. C’est en effet très simple : résister, mais sans chercher à résister à la violence. La violence qui frappe dans le vide est ridicule. Amis, suivons, suivez la (...)
Pour l’universitaire et éditorialiste Ahmet Insel, les événements montrent qu’une nouvelle génération a « pris goût au souffle de la liberté ».
Vous avez dit que la mobilisation actuelle à Istanbul incarnait la « nouvelle Turquie » et que le Premier ministre incarnait, quant à lui, la « Turquie ancienne ». Pouvez-vous nous décrire cette « nouvelle Turquie » ?
Ahmet Insel La nouvelle Turquie est en quelque sorte le résultat des mesures politiques et économiques adoptées depuis dix ans par le Premier ministre (...)
De retour de Turquie, une auteure franco-turque témoigne : Je rentre d’Istanbul. Si je n’y étais pas allée, je n’aurais pas compris. Je n’aurais pas ressenti « l’esprit de Gezi » si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, en dépit des milliers de photos et de vidéos que j’épie obsessionnellement sur Facebook et Twitter depuis le 30 mai.
Ce parc abrite des milliers « d’habitants » depuis quinze jours. On y trouve bien évidemment des tentes, mais aussi une infirmerie, une longue table où des volontaires (...)
Dix jours après le début des premières manifestations contre le gouvernement turco-islamiste, incarné par le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, la répression étatique vient de franchir un seuil. Le but est on ne peut plus clair. Semer la terreur, faire taire les citoyens, annihiler toute forme de résistance à l’islamisation fascisante de la société, intimider les démocrates par tous les moyens, les priver de leurs droits fondamentaux, mais aussi faire planer dans toutes les villes du pays la menace (...)
Ce matin vers 7h30, la police a organisé une farce pathétique sur la place de Taksim mettant en scène des policiers en civil déguisés en faux activistes « provocateurs » et « terroristes » jetant des cocktails Molotov et des pierres sur les TOMA (véhicules anti-émeute et canons à eau) de la police dans le but de justifier une attaque d’une violence extrême pour « protéger le pays de groupes marginaux terroristes ». Comme par hasard, les médias turcs arrivés sur commande qui, manipulés et serviteurs du (...)
Recep Tayyip Erdoğan a-t-il jamais réellement voulu que la Turquie intègre l’Union européenne ? Ou bien a-t-il toujours eu en tête le dessein de rendre à la Turquie l’influence ottomane qu’elle avait perdue, de l’ancrer plus à l’est à qu’à l’ouest ?
L’autre nuit, regardant et écoutant le Premier ministre turc tout juste descendu de l’avion qui le ramenait du Maghreb, alors qu’il haranguait les quelques milliers de ses partisans venus l’accueillir à l’aéroport, je me suis souvenue de lui –mais était-ce bien le (...)
Pour Zihni Özdil, doctorant à l’université Erasmus de Rotterdam, loin de représenter une menace pour le gouvernement, les manifestations de Gezi Parki seraient le chant du cygne, le dernier soubresaut de la classe moyenne et supérieure, laïque et kémaliste, qui a définitivement perdu tous les leviers du pouvoir en Turquie. Seule une possible crise économique pourrait détourner la base conservatrice de la société turque de « son » Premier Ministre.
Dès leur commencement, les projets du gouvernement turc (...)
Les vents de résistance qui viennent d’Istanbul portent les voix de la Commune de 1871, les chansons de 1968 et les slogans du « printemps arabe ». Moi, j’y ai aussi entendu les rythmes altermondialistes de Seattle en 1999 et les éclats de la manifestation pour le « mariage pour tous » à Paris.
Davantage que la quantité, c’est la pluralité de ces voix qui étonne dans la capitale turque : féministes, militant(e) s gays et lesbiens, anarchistes, artistes, anticapitalistes et écologistes, main dans la (...)
Comment sortir de la crise ? Telle est bien la question qui se pose au gouvernement turc et plus particulièrement à son premier ministre après 4 jours d’occupation du Gezi Parkı sur la place Taksim à Istanbul, qui ont tourné à l’émeute, le 31 mai dernier. Le 1er juin, alors que les tensions restaient très vives, Recep Tayyip Erdoğan qui venait d’affirmer qu’il ne céderait rien, a finalement décidé de retirer la police anti-émeute de Taksim. Ce recul du premier ministre a fait suite à un appel au calme lancé (...)