Ce matin vers 7h30, la police a organisé une farce pathétique sur la place de Taksim mettant en scène des policiers en civil déguisés en faux activistes « provocateurs » et « terroristes » jetant des cocktails Molotov et des pierres sur les TOMA (véhicules anti-émeute et canons à eau) de la police dans le but de justifier une attaque d’une violence extrême pour « protéger le pays de groupes marginaux terroristes ». Comme par hasard, les médias turcs arrivés sur commande qui, manipulés et serviteurs du (...)
Les vents de résistance qui viennent d’Istanbul portent les voix de la Commune de 1871, les chansons de 1968 et les slogans du « printemps arabe ». Moi, j’y ai aussi entendu les rythmes altermondialistes de Seattle en 1999 et les éclats de la manifestation pour le « mariage pour tous » à Paris.
Davantage que la quantité, c’est la pluralité de ces voix qui étonne dans la capitale turque : féministes, militant(e) s gays et lesbiens, anarchistes, artistes, anticapitalistes et écologistes, main dans la (...)
Comment sortir de la crise ? Telle est bien la question qui se pose au gouvernement turc et plus particulièrement à son premier ministre après 4 jours d’occupation du Gezi Parkı sur la place Taksim à Istanbul, qui ont tourné à l’émeute, le 31 mai dernier. Le 1er juin, alors que les tensions restaient très vives, Recep Tayyip Erdoğan qui venait d’affirmer qu’il ne céderait rien, a finalement décidé de retirer la police anti-émeute de Taksim. Ce recul du premier ministre a fait suite à un appel au calme lancé (...)
Les Turcs qui descendent dans la rue défendent une ambiance, une ville, un style de vie auxquels ils tiennent et qui sont mises à mal par le gouvernement islamiste de plus en plus autoritaire.
Le parallèle est tentant. La place Taksim à Istanbul aujourd’hui serait la place Tahrir du Caire hier. C’est effectivement là, dans le parc qui borde la place Taksim au cœur d’Istanbul, et d’une manière également spontanée et très inorganisée, que tout a commencé. Avec comme détonateur une « banale » question (...)
En tant que citoyen turc inquiet depuis longtemps des carences démocratiques, j’apporte mon soutien au mouvement de contestation pacifique qui consiste à demander au gouvernement Erdoğan de ne plus ignorer les revendications pour les libertés fondamentales.
Dans un pays démocratique, lorsque le pouvoir politique confond la majorité parlementaire et le pouvoir absolu, applique une censure générale par l’intimidation sur la grande majorité des médias, emprisonne des dizaines de journalistes, des (...)
Cela couvait mais nous ne savions pas que l’incendie viendrait des arbres de la place de Taksim. Depuis plusieurs jours, des associations, des groupes de citoyens, des « collectifs » en formation tentaient de défendre la promenade située en plein cœur d’Istanbul, le dernier espace vert du centre ville, contre les tronçonneuses, puis contre les policiers, les gaz et les canons à eau. Il faisait beau et chaud. Des groupes campaient sur place pour occuper le lieu. Cela ressemblait à une révolte (...)
On attendait de nombreuses libérations à l’occasion de l’audience du « procès KCK » qui s’est tenue à Silivri à partir du 24 avril. Mais deux journalistes seulement ont été élargis : Zeynep Kuray, du quotidien Birgün, et Sadık Topaloglu, de l’agence de presse Dicle Haber Ajansı (DIHA). Ainsi 24 journalistes restent en prison. Ils ont été arrêtés au cours d’une vaste rafle en décembre 2011.
A part ces deux libérations, l’audience du procès KCK de Silivri s’est terminée sans qu’aucune décision n’ait été prise ; la (...)
« C’était très drôle, une poignée de femmes, des centaines de policiers » : un entretien avec Ayşe Günaysu
La protestation des « Mères du Samedi », organisée par les défenseurs des droits de l’Homme et les familles de personnes disparues en détention est un exemple de désobéissance civile de long terme en Turquie. Ces protestations ont commencé le 27 mai 1995, et ont duré jusqu’en 1999. Elles se sont ensuite essoufflées, notamment en raison de l’état de santé des mères âgées des dispares, les participantes (...)
Le paquet de réformes examiné par le Parlement turc risque d’être une occasion manquée de mettre la législation du pays en conformité avec les normes internationales en matière de droits humains, et laissera les citoyens à la merci de diverses violations dont des emprisonnements abusifs pour avoir simplement exprimé une opinion, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 27 mars.
« Le droit à la liberté d’expression est battu en brèche en Turquie. Des centaines de (...)
8 mars 1997, 8 mars 1998... C’est avant tout la guerre que dénoncent les femmes, malgré les tentatives de contrôle de ces journées par le pouvoir. Le samedi 8 mars 1997, journée des femmes, nous étions dans la période agitée de la fin du gouvernement Refahyol, une semaine seulement après le « coup d’Etat en douceur » du 28 février. Le gouvernement était co-dirigé par Tansu Çiller, une femme qui était en fait au pouvoir depuis 1993, avec une brève interruption de mars à juin 1996. Elle a été la première (...)
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