Turquie : les conditions se durcissent

D’ici la fin du mois, Bruxelles doit détailler 150 objectifs à atteindre pour nourrir les négociations d’adhésion.

La Commission européenne donne deux ans à Ankara pour éradiquer la torture, respecter la liberté religieuse et limiter le pouvoir militaire. Tels sont les points les plus forts du projet de proposition intitulé « principes, priorités et condition de l’adhésion de la Turquie » que Bruxelles entend finaliser d’ici la fin du mois. Ce document de 150 objectifs à court terme doit servir à guider les négociations d’adhésion qui devraient commencer fin 2006. Celles-ci ont des chances d’être plus dures que prévues durant les deux premières années, indique le document, cela devrait permettre d’assurer que les réformes menées par Ankara répondent aux inquiétudes des Européens.
Premier test : le procès en décembre prochain de l’écrivain turc Orhan PAMUK accusé de trahison d’État pour ses propos sur les massacres des Kurdes et des Arméniens. Le commissaire européen à l’Élargissement, Olli REHN, attend avec anxiété le jugement. Si Orhan PAMUK est reconnu coupable, de nombreux fonctionnaires européens pronostiquent déjà une véritable crise dans le processus d’adhésion.