Logo de Turquie Européenne
Accueil > Revue de presse > Archives 2005 > 11 - Articles de novembre 2005 > Débuts difficiles pour l’Euromed

Débuts difficiles pour l’Euromed

dimanche 27 novembre 2005

Tf1 news

C’est un sommet euroméditerranéen déserté par la plupart des leaders arabes et par Israël qui s’est ouvert dimanche soir à Barcelone, minant les espoirs de revigorer un partenariat régional défaillant. Peu auparavant, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté contre « la Méditerranée du capital et de la guerre ».

Le premier sommet euroméditerranéen de l’histoire s’est ouvert dimanche soir à Barcelone en l’absence de presque tous les leaders arabes et du Premier ministre israélien. Sur les dix partenaires méditerranéens de l’UE conviés pour essayer de relancer le partenariat créé en 1995, seules l’Autorité palestinienne et la Turquie étaient représentées par leurs plus hauts responsables, Mahmoud Abbas et Recep Tayyip Erdogan. Ni les chefs d’Etat ou de gouvernement d’Algérie, d’Egypte, d’Israël, de Jordanie, ni ceux du Maroc ou de Tunisie n’avaient fait le déplacement. Les présidents de Syrie et du Liban n’avaient pas été invités par la présidence britannique de l’UE, en raison de la controverse entourant l’enquête de l’Onu sur l’assassinat de Rafic Hariri. Le chef de l’Etat algérien Abdelaziz Bouteflika est quant à lui hospitalisé à Paris depuis samedi soir et s’est fait représenter par son ministre d’Etat, Abdelaziz Belkhadem. « Certaines absences sont justifiées, d’autres moins », a commenté le président du parlement européen Josep Borrell.

Presque tous les leaders européens étaient en revanche présents, sous la houlette des deux hôtes, Tony Blair et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier a ainsi présidé dimanche soir une réunion avec tous les participants au sommet pour les informer sur le projet d’Alliance des civilisations qu’il avait formellement lancé plus tôt dans la journée à Palma de Majorque (Baléares) avec Recep Tayyip Erdogan. Le groupe de haut niveau de l’Onu mis en place dimanche devra proposer des « solutions concrètes » pour fomenter le dialogue entre l’islam et l’Occident, avec pour ambition saper les « prétextes de légitimation » du terrorisme islamiste. Zapatero a assuré qu’il « considèrerait le sommet comme un succès s’il permet de conclure un plan d’action sur cinq ans », concernant notamment le problème de la régulation de l’immigration clandestine qui préoccupe l’Espagne. Ce document, l’un des trois que doivent adopter les 35 participants d’ici lundi à la mi-journée, est celui qui pose le moins problème.

Un consensus délicat à trouver sur la déclaration finale

Plus polémique en revanche est le « code de conduite » antiterroriste sur lequel les délégations semblent avoir finalement trouvé un accord, en renvoyant à la déclaration finale les références controversées aux frontières israéliennes de 1967 et au « droit à l’autodétermination et à la résistance » réclamée par les pays arabes. Les 35 semblent du coup avoir encore plus de mal à s’entendre sur la déclaration finale, selon une source européenne. L’Egypte et la Tunisie opposent de fortes résistances aux pressions européennes pour qu’elles prennent des engagements en matière de bonne gouvernance, de démocratisation, de droits des femmes, selon la source espagnole.

La nouvelle chancelière allemande Angela Merkel, qui devait s’entretenir dans la soirée avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que ce sommet, le premier auquel elle participe, « doit envoyer le message selon lequel nous sommes interdépendants au sein de la région Méditerranée ». « Nous avons des problèmes d’immigration, de terrorisme, et nous ne pourrons faire des progrès sur ces fronts que si ces pays ont des perspectives économiques », a-t-elle ajouté.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche en milieu de journée dans le centre de Barcelone contre « la Méditerranée du capital et de la guerre », avant de se diriger en fin de journée vers le Centre de Conférences ou se tient le sommet et de se disperser sans incidents sérieux.

Nouveau drame de l’immigration clandestine

Alors même que s’ouvrait l’Euromed à Barcelone, dont l’un des thèmes est l’immigration clandestine, les services de secours en mer espagnols mettaient fin aux recherches entreprises pour retrouver les corps de 22 candidats à l’immigration tombés à l’eau dans le détroit de Gibraltar alors qu’ils tentaient de gagner le sud de l’Espagne. Le bateau à la dérive à bord duquel voyageaient les immigrants avait été intercepté par les autorités espagnoles samedi dans la journée au large d’Almeria. Quarante personnes en vie se trouvaient à bord, mais également un cadavre. Les survivants avaient informé les secours de la disparition de 22 de leurs compagnons de route, dont la nationalité n’a pas été précisée.

Télécharger au format PDFTélécharger le texte de l'article au format PDF

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0