« On déroule à nouveau le tapis rouge pour inaugurer un tube. Cette fois, ce n’est pas l’oléoduc qui relie la Bulgarie et la Grèce [dont la construction a été décidée en février 2007], mais un gazoduc qui nous relie... aux Turcs », commente l’éditorialiste du quotidien grec To Ethnos.
Athènes et Ankara s’apprêtent en effet à inaugurer une nouvelle voie gazière dimanche 18 novembre. « Lorsqu’il est question de gros sous, on arrive très bien à s’entendre avec la Turquie voisine. Long de 296 kilomètres et d’une capacité de 11,5 milliards de m3 par an, ce gazoduc acheminera du gaz venu d’Azerbaïdjan à travers la Turquie. Il passera par Alexandroupolis, en Grèce, puis traversera le nord du pays pour arriver à Igoumenitsa, explique le quotidien athénien. Commencera alors une traversée sous-marine pour atteindre l’Italie et approvisionner l’Europe en gaz. »
« Si, pour les autres pays européens, ce gazoduc n’est qu’un nouveau point d’approvisionnement, le chantier revêt pour nous une toute autre importance, remarque To Ethnos. Disons qu’il est déterminant pour nous. D’un point de vue économique tout d’abord : le nord du pays est la partie la plus pauvre de Grèce et les solutions pour la sortir de l’impasse sont peu nombreuses. D’un point de vue politique, ensuite, parce que ce gazoduc confirme la bonne collaboration économique entre la Grèce et la Turquie. Enfin, sur le plan écologique, il évitera les difficultés de transport via les détroits turcs qui sont risqués et peu rentables. On pourrait rajouter une dimension géopolitique, car la place de la Grèce comme carrefour énergétique se trouve renforcée. »