Un échec de la Constitution européenne rendra impossible l’adhésion à l’Union européenne de la Turquie et d’autres candidats, estime le président du groupe socialiste au Parlement européen (PSE), l’Allemand Martin Schulz dans l’édition de samedi d’un quotidien allemand.« Si la Constitution n’entre pas en application, on en reste au traité de Nice, et l’Europe entière était de l’avis que Nice se suffisait pas pour l’élargissement », déclare l’eurodéputé allemand au Süddeutsche Zeitung, au sujet de la Turquie mais aussi des adhésions de la Macédoine et de la Croatie.Dans le même journal, le social-démocrate allemand, Klaus Hänsch, ancien président du Parlement européen, estime que les citoyens européens « sont très sceptiques concernant un nouvel élargissement », rappelant que « l’adhésion de la Turquie a joué un rôle très important » dans les deux larges victoires du non lors des référendums sur la Constitution en France et aux Pays-Bas.« L’Europe a besoin d’une phase de consolidation qui durera plus longtemps que cinq ans », a-t-il averti, parlant notamment de l’Ukraine, autre candidat à l’adhésion à l’UE.Le président de la commission des Affaires européennes du Bundestag (chambre basse du parlement), le chrétien-démocrate Matthias Wissmann, considère pour sa part dans un entretien au journal Welt am Sonntag que « l’adhésion à part entière de nouveaux pays est hors de portée pour longtemps ». Il plaide pour une « nouvelle architecture » de l’Union européenne, « dans laquelle les pays de la zone euro sont au centre, puis dans un autre cercle ceux qui n’ont pas l’euro et dans un troisième cercle les pays que nous ne pouvons pas considérer comme membre à part entière avant longtemps mais qui pourraient avoir une perspective européenne ».Selon lui, la Turquie, les pays des Balkans et l’Ukraine pourraient faire partie de ce troisième cercle.