La ville d’Istanbul, située à cheval ente le bord oriental de l’Europe et le bord occidental du continent asiatique, est montrée ici dans une image composite du radar ASAR du satellite Envisat. Ce qui est aujourd’hui le troisième plus grand centre urbain de l’Europe a été une ville importante pendant les deux mille dernières années. Elle a porté trois noms différents : Byzance quand elle était la passerelle des colonies grecques de la Mer Noire, Constantinople quand elle est devenue la capitale de l’Empire Romain d’Orient, puis Istanbul quand elle a succombé aux ottomans en 1453.
En 1919, Istanbul a perdu sa position de capitale de la Turquie, mais est restée le centre économique de ce pays. Sa population s’est développée de 2,84 millions en 1970 à environ dix millions aujourd’hui, avec les nouveaux venus des zones rurales d’Anatolie. Près de 30% de toutes les voitures possédées en Turquie circulent à Istanbul.
Les zones urbaines apparaissent en blanc sur cette image, les zones les plus lumineuses étant celles les plus densément construites. Parmi celles-ci, la vieille ville, située du côté occidental sur la péninsule d’Eminönu, en dessous de l’estuaire de la Corne d’or. Plus loin à l’ouest le long de la côte on aperçoit les pistes de l’aéroport international Ataturk.
Istanbul doit sa prospérité au fait qu’elle forme un lien entre les Balkans, le Moyen-Orient et l’Asie centrale, et à l’intense trafic maritime qui circule par le détroit du Bosphore séparant l’Europe et l’Asie.
Environ 48 000 bateaux traversent le Bosphore annuellement, trafic trois fois plus dense que celui du Canal de Suez et quatre fois plus que celui du Canal du Panama. Environ 55 millions de tonnes de pétrole transitent ici tous les ans. Les points lumineux aperçus tout le long du Bosphore sont des bateaux. On observe également les deux ponts qui relient les deux continents, empruntés quotidiennement par au moins 45.000 véhicules.
Au large du côté oriental d’Istanbul, la chaîne des îles Kizil (îles des Princes). La ville est au bord de la mer intérieure de Marmara, qui a une superficie d’environ 11.350 kilomètres carrés. Le Bosphore relie cette mer à la Mer Noire. On voit également le lac Iznik au sud-est de l’image.
Habituellement, les images radar sont monochromes puisqu’elles enregistrent la texture de la surface plutôt que la lumière réfléchie. L’image ici est colorisée artificiellement et les couleurs sont temporelles. C’est une image composite de trois clichés enregistrés à différentes dates et les couleurs ont été attribuées pour mettre en valeurs les différences entre les enregistrements : vert pour le 17 avril 2003, rouge pour 31 juillet 2003, et bleu pour 26 février 2004.