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Bodrum, à la croisée des mers

samedi 12 novembre 2005

cyberpresse.ca

BODRUM (Turquie) - Membre du Club des plus belles baies du monde, la baie de Bodrum est à 800 kilomètres au sud d’Istanbul, à la croisée des mers Égée et Méditerranée. Porte d’entrée d’une péninsule, au cœur de la région de Mugla, la ville de 35 000 habitants s’impose comme un carrefour des navigateurs. La première chose que le visiteur remarquera, ce sont les centaines de goélettes et de yachts stationnés dans la baie, avec comme toile de fond le château Saint-Pierre, héritage d’une histoire mouvementée et qui abrite un musée des trésors archéologiques sous-marins.

Elles sont nombreuses les anses et les criques, à l’abri des vents, où les navires de plaisanciers jettent l’ancre pour permettre aux passagers de goûter l’eau turquoise. Une baignade entre d’arides montagnes parsemées d’oliviers et des îles pour la plupart conquises par la Grèce il y a des centaines d’années. Bien que les plages ne soient pas particulièrement attrayantes, il n’en demeure pas moins que toutes les côtes sont des lieux rêvés pour les sports nautiques. Si Bodrum vit de tourisme, on peut aisément dire que la construction navale arrive au deuxième rang des activités économiques. Au Boatyard Ege Yat, on y construit encore des goélettes de bois à la méthode ancienne. D’ailleurs, des croisières quotidiennes s’offrent pour la découverte de la mer Égée.

Pour la première fois de son histoire, Bodrum accueillera cette année près d’un million de touristes. Les Anglais sont les plus assidus, représentant 15 % des visiteurs, suivis des Hollandais, des Allemands, des Belges, des Français et depuis peu, des Russes. Il y a 30 ans, les 100 chambres du coin suffisaient à arranger les 3400 visiteurs, principalement des Turcs d’Ismir et de Marmaris. Comme quoi le virage vers l’Occident et bientôt les Amériques est enclenché.

L’Espagne et la Grèce ne sont dorénavant plus seules à offrir les couleurs chaudes de la Méditerranée et les eaux invitantes des longues côtes ensoleillées. Dans ce coin de pays, une fois qu’on a quitté les eaux, l’horaire peut être chargé avec un intéressant mélange de découvertes antiques, de visites authentiques et d’incursions aux témoins de l’occidentalisation du pays.

Témoins de l’histoire

Le château Saint-Pierre, dont la construction a débuté au XVe siècle par les Chevaliers de St-John, a souvent été éprouvé par les guerres jusqu’en 1915 où la flotte française a bombardé ce gardien de la baie. Mais en 1960, il a été reconstruit pour devenir la fierté des habitants de Bodrum. Entre les tours anglaise, française, italienne, espagnole et allemande, synonyme d’un carrefour actif des civilisations dans le temps, vous comprendrez ce qu’était la vie de château, sans la froideur des énormes pierres, puisque les restaurateurs ont su y aménager des cours intérieures agréables à visiter. C’est aussi dans le château que les autorités turques ont aménagé le musée des artefacts sous-marins. Qui dit navigation, dit aussi naufrage et à ce chapitre, les eaux de la mer Égée ont très souvent été le dernier repos de marchands maritimes. D’une épave à l’autre, c’est l’histoire que les muséologues ont recréée.

Bodrum, c’est aussi le théâtre antique, tout juste restauré, datant du Ve siècle avant Jésus-Christ, rare exemple des théâtres de l’antiquité. Si aujourd’hui 4000 personnes peuvent y prendre place pour des prestations, ils pouvaient être autrefois jusqu’à 10 000 à s’y asseoir dans l’enceinte sculptée à même la montagne de Göktepe, offrant une vue complète de la baie.

Quand le roi Mausollos amorça la construction d’un temple, une œuvre que son épouse, la reine Artemesia II compléta 350 ans avant Jésus-Christ, il ne se doutait pas qu’il venait d’ériger la toute première mausolée, nom directement inspiré de son concepteur. Il s’agit de l’une des sept merveilles du monde de l’ère antique, pièce maîtresse d’une ville appelée Hallicarnos à ce moment. Aujourd’hui, il ne reste que les ruines déterrées d’une haute pyramide de 24 étages. Le temple de Mausollos fut détruit en 1303 par un tremblement de terre et plusieurs pierres de ce monument furent récupérées par les constructeurs du château quelques années plus tard.

En 334 avant Jésus-Christ, Alexandre Le Grand marche sur Hallicarnos, mais pas avant de mener de sanglants combats aux portes de Myndos, garde protégée de la ville. Entièrement détruites, les portes de Myndos ont néanmoins été restaurées sur les vestiges de ce lieu où des centaines d’hommes périrent pour empêcher ou réaliser l’invasion, c’est selon.

Membre du club des plus belles baies

Ce club international existe maintenant depuis près de 10 ans et compte une trentaine de membres, avec une présence sur tous les continents. Bodrum, où s’est tenu le dernier congrès mondial en octobre, est membre de ce club sélect, tout comme les baies de Tadoussac et des Chaleurs au Québec. L’ajout récente de baies en Afrique, en Chine et au Viêtnam en font dorénavant un club représentatif de la planète.

Bien que le nom puisse porter à confusion, la beauté, dont il est question, est au sens large. Certes, il s’agit de belles baies de par le panorama qu’elles offrent, mais belles aussi dans les valeurs, les principes et les objectifs de développement qu’elles épousent.

À ce congrès mondial, LE SOLEIL était l’invité du Club de la baie de Tadoussac.

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