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BNP Paribas affiche de fortes ambitions en Turquie

mercredi 8 juin 2005, par Nathalie Brafman

LE MONDE

« Le non des Français au référendum sur la Constitution européenne ne change en rien notre politique en Turquie. » Michel Pébereau, président du groupe BNP Paribas, a cherché à rassurer, lundi 6 juin à Istanbul, ses nouveaux partenaires turcs.

En février, la banque française a racheté au groupe familial Colakoglu 50 % de TEB Mali, la holding qui contrôlait 84,23 % du capital de la Türk Ekonomi Bankasi (TEB), la dixième banque privée du pays. Un achat qui a coûté 217 millions de dollars. « Je considère que l’économie turque possède un énorme potentiel et nous continuerons à investir dans ce pays. Et nous sommes prêts à le faire en partenariat avec TEB » , a ajouté M. Pébereau.

BNP Paribas a besoin de soigner sa communication dans le pays alors qu’un actionnaire minoritaire, le fonds Boryad ­ qui détient 1,5 % de TEB ­, conteste cette opération. Ce fonds veut que BNP Paribas rachète le reste du capital de TEB encore coté en Bourse, comme le prévoit la réglementation turque au-delà d’un rachat supérieur à 25 % du capital. Sauf à obtenir une exemption de la part des autorités boursières.

BNP Paribas, qui a obtenu cette dérogation, se veut confiant. « Dès le début de nos négociations avec TEB, nous avions clairement indiqué que nous ne souhaitions pas faire une offre sur l’ensemble de son capital, indique-t-on chez BNP Paribas. Nous pensions qu’il valait mieux pour TEB et pour l’économie qu’elle reste cotée en Bourse. »

Le fonds Boryad a déposé un recours en justice contre l’autorité de marché turque et a même contacté, en France, l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) de Colette Neuville.

En attendant le résultat de ce recours, le partenariat entre BNP Paribas et TEB s’installe. Première concrétisation, l’ouverture, lundi, d’une agence destinée aux clients internationaux à Istanbul ­ la première du genre en Turquie ­, suivie d’une autre, mardi 7 juin, à Izmir. Une troisième sera ouverte dans le courant de l’année à Adana, en Anatolie. Désormais, le groupe français compte 75 centres de ce type dans 48 pays, pour accompagner ses clients à l’international.

« Nous voulons aussi développer la banque de détail et allons ouvrir entre 15 et 20 agences commerciales par an. TEB, qui comptait 90 agences en janvier 2005, en aura 101 d’ici la fin de l’année » , déclare Alain Bailly, membre du conseil d’administration de TEB.

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