Le président israélien Shimon Peres est arrivé dimanche à Ankara pour une visite d’État de trois jours en Turquie qualifiée d’« historique » à l’invitation de son homologue Abdullah Gül, a rapporté l’agence de presse Anatolie.
M. Peres sera mardi le premier chef de l’État israélien à prendre la parole devant le parlement d’un pays musulman.
« Il s’exprimera en hébreu au parlement à Ankara », a-t-on affirmé à Jérusalem.
Jusqu’ici, jamais un chef d’État israélien n’avait été invité à prendre la parole à la tribune du parlement d’un pays musulman.
M. Peres doit prononcer dimanche après-midi un discours à l’université Bilkent de la capitale, après en avoir été fait docteur honoris causa et s’entretiendra lundi avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan et le chef de la diplomatie Ali Babacan.
Sa visite coïncide avec un forum économique réunissant des industriels et hommes d’affaires turcs, israéliens et palestiniens.
Le président palestinien Mahmoud Abbas est également attendu lundi à Ankara, où il s’adressera au parlement le même jour et rencontrera M. Peres en présence de M. Gül, en marge du Forum économique d’Ankara.
Un accord tripartite doit être conclu sur la création d’une zone industrielle entre le territoire israélien et la Cisjordanie, a indiqué samedi l’Union des chambres de commerce et des bourses de Turquie (TOBB) qui est à l’origine de la création du forum d’Ankara qui en est à sa septième édition.
Dans des déclarations au journal turc Sabah publiées dimanche, M. Peres a qualifié sa visite d’« historique », déclarant que la Turquie avait un rôle important à jouer pour l’instauration de la paix au Proche-Orient.
« Jamais jusqu’à présent un pays n’a invité des leaders israélien et palestinien à venir s’adresser à son Parlement », a-t-il dit.
La Turquie, grand pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié stratégique régional d’Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis qu’ils ont signé un important accord de coopération militaire en 1996, qui a suscité la colère des pays arabes et de l’Iran.
M. Erdoğan qui dirige un parti islamo-conservateur, a plusieurs fois critiqué Israël dans le passé pour sa politique à l’égard des Palestiniens.