Logo de Turquie Européenne
Accueil > Revue de presse > Archives 2009 > 10 - Articles d’octobre 2009 > UE-Turquie : Bruxelles dénonce des atteintes aux libertés fondamentales

UE-Turquie : Bruxelles dénonce des atteintes aux libertés fondamentales

jeudi 15 octobre 2009, par AFP

La Commission européenne a dénoncé mercredi une série d’atteintes aux libertés fondamentales en Turquie, dans un rapport annuel qui réclame une poursuite des réformes pour faire avancer les négociations d’adhésion à l’UE.

La Commission européenne dénonce notamment des atteintes à la liberté de la presse, à la liberté syndicale, aux droits des enfants et à l’égalité entre les sexes qui reste « un défi majeur » en Turquie.

La Commission épingle en particulier les colossales amendes infligées cette année au groupe de presse privé Dogan Yayin Holding (DYH) pour des arriérés d’impôts.

« Si une amende équivaut au chiffre d’affaires annuel d’une entreprise, cela pourrait ne pas être uniquement une sanction fiscale, cela ressemble aussi à une sanction politique », a souligné le commissaire européen à l’Elargissement, Olli Rehn.

Bruxelles constate également l’absence de progrès sur l’ouverture des ports et aéroports turcs aux Chypriotes grecs depuis 2006. L’UE avait alors décidé de geler huit des 35 chapitres thématiques de pourparlers d’adhésion en raison du refus d’Ankara de le faire.

Mais la Commission ne recommande pas de nouvelles sanctions, se contentant d’estimer qu’il est urgent que la Turquie « remplisse ses obligations » en la matière.

Selon des sources diplomatiques, Bruxelles souhaite ainsi ne pas perturber les délicats pourparlers turco-chypriotes, lancés en septembre 2008 sous l’égide de l’Onu en vue d’une réunification de Chypre.

La division de l’île depuis 1974 est un « anachronisme » aux yeux d’Olli Rehn qui l’a comparé mercredi à une « sorte de Mur de Berlin ».

« La violence conjugale, les crimes d’honneur et les mariages forcés restent des problèmes sérieux », note par ailleurs la Commission. Elle déplore aussi le « peu de progrès » enregistrés en matière de mise en œuvre des réformes politiques et constitutionnelles, de lutte contre la corruption, ou encore de libre prestation des services et de droit des sociétés.

Le rapport salue en revanche la normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie, deux pays opposés par une histoire commune sanglante qui ont signé samedi en Suisse un accord historique scellant leur réconciliation.

La Commission se félicite aussi de la signature en juillet de l’accord intergouvernemental sur la construction du gazoduc Nabucco qui doit relier à partir de 2014 les champs gaziers d’Asie centrale à l’Europe en contournant le territoire russe, une contribution à la sécurité d’approvisionnement énergétique « tant de la Turquie que de l’UE ».

Bruxelles note également avec satisfaction l’ouverture par le gouvernement d’un « large débat public » sur la question kurde, estimant qu’il était désormais « crucial » qu’il soit « suivi de mesures concrètes » en faveur de cette minorité du sud-est du pays, où un conflit entre l’armée et la guérilla séparatiste a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Télécharger au format PDFTélécharger le texte de l'article au format PDF

Sources

Source : AFP, le 14.10.09

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0