Le calme après la tempête à l’Organisation mondiale du commerce ? Une chose est sûre, le textile reste un sujet brûlant, même si la Chine a réitéré sa bonne volonté sur le dossier. Mercredi, le premier ministre Wen Jiabo a réaffirmé que son pays ferait des « efforts » et prendrait « des mesures » pour limiter ses exportations à destination de l’Union européenne. Ces propos font écho à la querelle qui a démarré mardi à l’OMC. « Du jamais vu », de l’avis d’un fonctionnaire de l’organisation, cité par Libération.
Tout a commencé lorsque Pékin s’est opposé à l’inscription à l’ordre du jour d’une proposition tunisienne visant à réduire l’impact de la disparition des quotas d’importations de produits textiles dans les pays développés, entrée en vigueur le 1er janvier dernier. C’est à ce moment-là que la Turquie, qui avait aussi demandé que cette proposition soit discutée, est sortie de ses gonds.
Elle a refusé un compromis visant à en débattre de manière « informelle » et a exigé une discussion « formelle » de ce texte déposé en mars déjà et qui demande à l’OMC de trouver les moyens de stabiliser les prix des produits textiles. L’ambassadeur de Finlande, Vesa Tipani Himanen, président du comité des marchandises, a bien tenté de parvenir à un compromis. En vain. Face à l’ampleur du clash, il a donc décidé de suspendre la réunion jusqu’à nouvel ordre.
Comme pour calmer le jeu, la Chine a donc une nouvelle fois rappelé qu’elle faisait tout son possible pour limiter les exportations. Mais « pour résoudre la question, il faut que des efforts soient faits des deux côtés », a ajouté le chef du gouvernement chinois, qui a appelé Bruxelles au dialogue pour résoudre la crise actuelle. En fait, Ankara a déjà activé des clauses de sauvegarde qui protègent son marché intérieur, mais en tant que deuxième fournisseur européen derrière la Chine, elle presse l’UE de prendre de telles dispositions.