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Sarkozy et Villepin s’accrochent sur la Turquie

jeudi 8 septembre 2005

Boursier.com - Reuters - 08/09/2005 - 13h48

PARIS (Reuters) - La candidature turque à l’Union européenne, sujet de divergence au sein de la majorité, a bien opposé lors du conseil des ministres Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, rivaux potentiels pour la présidentielle de 2007.

« Le ministre de l’Intérieur a appelé l’attention sur la sensibilité de l’opinion publique à propos de la Turquie et il est exact que le Premier ministre lui a répondu en rappelant la position française, y compris la clarification que nous demandons » sur Chypre, a-t-on indiqué de source diplomatique française.

Dans son édition de jeudi, Le Figaro rapporte que Nicolas Sarkozy, par ailleurs président de l’UMP, « a demandé à prendre la parole » sur la Turquie lors de ce conseil exceptionnel, en l’absence de Jacques Chirac, hospitalisé depuis le 2 septembre au Val-de-Grâce.

Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, avait fait mention mercredi de cet « échange » lors du compte rendu du conseil.

« S’adressant au Premier ministre, le numéro deux du gouvernement a d’abord souligné que l’UMP avait exprimé une ligne », précise Le Figaro, à savoir son opposition à l’intégration de la Turquie au sein de l’UE et sa préférence pour un « partenariat privilégié » avec les Vingt-Cinq.

« Votre déclaration sur la Turquie a suscité beaucoup d’espoir. Nous attendons des gestes », aurait dit Nicolas Sarkozy au chef du gouvernement.

Selon le quotidien, Dominique de Villepin a répondu au ministre de l’Intérieur en reprenant « mot pour mot le discours du chef de l’Etat devant les ambassadeurs », le 29 août.

« RECONNAISSANCE »

Avocat de l’adhésion de la Turquie, qui a « vocation » à entrer dans l’Union européenne, Jacques Chirac a réaffirmé fin août que la France tiendrait ses engagements sous réserve de « clarifications » d’Ankara sur Chypre, dont le nord-est est occupé depuis 1974 par 30.000 soldats turcs.

La Turquie, qui ne reconnaît que la partie turque de l’île, a signé le 29 juillet « le protocole d’Ankara » étendant son accord douanier aux dix nouveaux de l’UE, dont Chypre, mais elle y a adjoint une déclaration stipulant que ce paraphe n’avait pas valeur de reconnaissance officielle du gouvernement de Nicosie.

Ankara a ensuite annoncé n’avoir pas l’intention d’ouvrir ses ports et ses aéroports aux navires et aux avions chypriotes grecs, donnant des arguments aux pays qui, comme la France, Chypre ou les Pays-Bas, estiment qu’il faut un processus de négociation réfléchi et extrêmement pointilleux.

Jacques Chirac, le 29 août, avait évoqué un processus « long et difficile » et en avait relevé « l’issue incertaine ».

La Turquie doit entamer le 3 octobre ses négociations d’adhésion, une échéance que les Vingt-Cinq ne remettent pas en cause, mais plusieurs Etats membres souhaitent une déclaration commune très ferme sur les relations entre Ankara et Chypre.

Dominique de Villepin, qui se dit favorable à l’entrée de la Turquie, a souhaité dimanche que le gouvernement d’Ankara « puisse s’engager plus fortement, plus rapidement, sur le chemin de la reconnaissance » de Chypre.

Pour l’heure, les Vingt-Cinq négocient toujours la formulation de leur déclaration commune.

La diplomatie britannique a proposé de réitérer l’attachement de l’Union à une « normalisation de jure des relations entre la Turquie et tous ses Etats membres », et donc avec Chypre.

Paris a jugé cette formule insuffisante et demande que le terme « reconnaissance » y figure en toutes lettres. La France a bon espoir d’obtenir gain de cause, a-t-on précisé de source proche des négociations.

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