L’Union Européenne essaye d’impliquer plus avant la Turquie, pays candidat à l’adhésion, dans un rôle de médiateur dans le cadre de la crise des caricatures de Mahomet qui a aiguisé les tensions entre l’Europe et le monde musulman.
21.02.2006 | By Lisbeth Kirk
- Abdullah Gül
La Présidence autrichienne de l’UE a invite le ministre turc des Affaires étrangères, M. Gül, à presenter des idées sur la manière d’apaiser ces relations, dans le cadre d’une réunion informelle (« Gymnich ») des chefs de la diplomatie européenne qui se tiendra à Salzbourg le mois prochain.
”Le ministre turc des Affaires étrangères a été invité à initier une discussion sur ce thème dans le cadre d’une reunion des ministres des Affaires étrangères devant de se tenir le 11 mars prochain”, a declaré le porte-parole de la Présidence autrichienne Nikola Johannes, selon le quotidien danois Politiken.
M. Gül devrait également apporter un éclairage supplémentaire en ce qui concerne le plan dit “d’Alliance des civilisations”.
Cette initiative d’une “Alliance des Civilisations” fut lancée par le Secrétaire general de l’ONU Kofi Annan en juillet 2005 avec l’objectif de jeter des ponts par-dessus les lignes de division et de dépasser les préjugés qui menace la paix dans le monde.
L’appel pour une telle alliance avait été lance par le le Premier ministre espagnol, Jose Luis Zapatero et appuyé par le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan.
Le groupe devrait rendre un certain nombre de recommandations ainsi qu’un plan d’action d’ici la fin 2006. Parmi ces propositions figureraient la création d’un fond destiné au financement de l’initiative et un groupe de personnalités éminentes destine à piloter la mise en œuvre du schéma proposé.
La Turquie dans un nouveau rôle
L’intérêt turc à contribuer à une solution au problème israélo-palestinien ainsi que dans de nombreuses autres crises au Moyen-Orient a eu tendance à devenir plus évident ces derniers temps. Ankara devait recevoir la semaine dernière une visite d’une delegation du Hamas, organisation qui figure toujours sur la liste des groupes terroristes de l’UE.
”L’importance du role de la Turquie est mieux comprise dans le monde après la crise des caricatures, mais certains milieux en Turquie peinent à le comprendre,” déclarait récemment M. Gül dans un rassemblement de son parti, selon le quotidian Zaman.
Il devait accuser les critiques de la visite du Hamas �d’ignorer l’importance de leur pays comme de se montrer oublieux de ce qui fut son passé’.
© 2006 EU Observer